Silence tout autour du feu ;
Bac Hô a l'air pensif.
Au dehors tombe la bruine
Sur le toit de la cabane en ruine.
Le soldat regarde Bac Hô
Plus il le regarde, plus il lui compatit
Le vieux papa aux cheveux tout blancs
Tisonne le feu pour le réchauffer.
Se sentant tout ému,
Il chuchote doucement :
Bac, vous ne couchez pas,
Avez-vous trop froid ?
Dors bien mon enfant,
Demain, va battre l'ennemi !
Il ferme ses paupières, lui obéissant,
Restant encore tout inquiet.
Que peut-il dire encore
Si ce n'est que son inquiétude.
Je crains qu'il tombera malade
Parce qu'il veille toujours !
Durera encore longtemps la campagne ;
Dans la forêt, beaucoup de pentes et montagnes
Bac ne dort pas cette nuit
Supportera-t'il de longues marches, lui ?
...La troisième fois, il se réveille
Le soldat sursaute, tout effaré ;
Bac reste toujours là assis,
Sa barbe est immobile...
Il s'empresse, obstiné
Bac, dormez, je vous prie !
Bientôt vient le jour
Je vous en prie, dormez !
Dors bien mon enfant,
Demain, tu vas battre l'ennemi ;
Je veille, laisse moi veiller,
Ne suis pas tranquille pour dormir.
Bac compatit aux paysans volontaires,
Cette nuit ils dorment dans la forêt ;
Sans natte, ils ramassent les feuillages,
Sans couverture, ils portent de minces vêtements.
La pluie tombe sans cesse
Que faire pour ne pas être mouillés ?
Plus je pense à eux, plus ne me sens tranquille.
Que vienne vite le jour !
Le soldat regarde Bac Hô
Bac regarde flamboyer le feu ;
Se sentant immensément joyeux,
Il veille, assis à son côté.
Cette nuit Bac reste assis là
Cette nuit Bac ne dort pas,
Pour une si simple raison :
Hô Chi Minh est son nom.
Traduit par Trinh Phuc Nguyên