Bac Giang fait le choix du bio

Bien qu’elle soit l’une des plus grandes régions productrices de litchi du pays, Bac Giang n’a pas encore de zone de production certifiée biologique. Cette province septentrionale cherche à posséder trois modèles répondant à ces normes.

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La production du litchi bio devrait apporter une bonne rentabilité aux agriculteurs à Bac Giang, au Nord.
Photo : VNA/CVN

À Bac Giang, le litchi représente l’une des principales cultures locales. Début 2022, cette province en comptait plus de 28.000 ha, dont 15.200 ha aux normes de bonnes pratiques agricoles vietnamiennes (VietGAP). Les superficies réservées à l’exportation vers les marchés américain et australien sont de 218 ha. La zone de production pour le marché japonais couvre près de 270 ha. Cependant, jusqu’à présent, la province n’a pas encore de zone de culture certifiée conforme aux normes biologiques.

D’après Dang Van Tang, chef du Département de la plantation et de la protection des végétaux de Bac Giang, en plus de l’exigence du code de zone de culture, il faut obtenir un certificat GlobalGAP (normes de bonnes pratiques agricoles mondiales). L’année dernière, Bac Giang recensait 83 ha certifiés GlobalGAP. Ce chiffre a aujourd’hui chuté à 20 ha car ce certificat n’est valable qu’un an.

La demande est supérieure à l’offre

"Cette année, le nombre d’entreprises ayant l’intention d’acheter des litchis destinés à l’exportation vers les marchés de l’UE, des États-Unis et du Japon est très élevé. Le prix moyen est de 35.000 dôngs/kg. Cependant, avec seulement 20 ha certifiés GlobalGAP, nous avons beaucoup de difficultés pour répartir la production entre les entreprises clientes car la production est très faible", a déploré M. Tang.

Bac Giang est l’une des plus grandes régions productrices de litchi du Vietnam.
Photo : VNA/CVN

Ces derniers temps, le "grenier à litchi" qu’est Bac Giang a fait des progrès remarquables en termes de sécurité et de durabilité. Cependant, en général, la production se limite aux normes VietGAP, et la culture bio conforme à GlobalGAP ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan de la production totale et ne permet pas de satisfaire la demande étrangère.

Face à cette situation, fin 2021, le Comité populaire provincial a approuvé le projet d’appui au développement durable des arbres fruitiers pour la période 2021-2025. L’objectif est d’avoir au moins quatre modèles (chacun de 10 ha de plus) obtenant le certificat GlobalGAP et bio. Parmi eux, trois sont réservés à la culture du litchi dans les districts de Luc Ngan et de Tân Yên.

"Concernant les marchés américain, européen, japonais…, en plus de la certification GlobalGAP et du code de zone de culture, il est obligatoire, avant l’exportation, de prélever des échantillons pour vérifier très précisément la teneur en résidus chimiques. Par conséquent, à long terme, seule la production certifiée biologique pourra répondre aux exigences de l’exportation", a estimé M. Tang.

Bac Giang se coordonne activement avec les localités et entreprises fournissant des matières premières pour développer des modèles de culture bio, avec l’objectif de 2 ha de litchi bio d’ici 2023. Elle multipliera ensuite ce modèle de production.

Vi Thi Oanh dans sa plantation de litchi bio à Tân Yên, province de Bac Giang, au Nord.
Photo : CTV/CVN

Le verger de Vi Thi Oanh, de plus d’un hectare, dans le village de Phuc Lê, commune de Phuc Hoa, district de Tân Yên, a été sélectionné par le Département de la plantation et de la protection des végétaux de Bac Giang comme modèle pour la culture bio.

Pour développer ce modèle, la Compagnie par actions New AG a été choisie pour fournir tous les matériaux, dont les agents de traitement des sols, les engrais organiques et les pesticides biologiques.

Sa directrice générale, Nguyên Thi Duyên, a déclaré : "Tous les produits utilisés sont des produits bio haut de gamme de nouvelle génération. Ils sont importés des États-Unis. Nous avons également envoyé des experts pour mettre en place directement le processus de production et surveiller de près le verger".

Mme Oanh ne cache pas sa joie en voyant les arbres chargés de fruits presque prêts à être récoltés et l’épais feuillage vert foncé.

"Chaque année, le verger de ma famille ne produit que 5 à 6 tonnes. Mais cette année, nous devrions atteindre 8 à 9 tonnes", s’est réjouie Mme Oanh. "Bien que ce soit la première récolte en suivant le processus biologique, notre culture se porte à merveille : les arbres fleurissent et les fruits mûrissent tous en même temps, ce qui permet une récolte uniforme. Nous n’avons plus le phénomène des arbres fruitiers qui se développent différemment dans le même verger, avec une maturation inégale", a-t-elle expliqué.

Selon Mme Oanh, la production de litchi bio demande plus de travail lors de la pulvérisation de produits phytosanitaires, car ces produits ne sont pas comme les traitements chimiques traditionnels. Ils n’ont pour effet que de repousser les insectes et il faut les pulvériser tous les cinq ou six jours. Cependant, ce surplus de travail permet de respecter le processus biologique et les fruits ne sont plus exposés aux pesticides nocifs.

Aux côtés des agriculteurs

La province de Bac Giang (Nord) s'oriente vers la production de litchi bio.
Photo : CTV/CVN

À Luc Ngan, le modèle de culture bio, qui a obtenu le certificat GlobalGAP, s’étend sur un hectare dans le verger de Vu Van Mên, dans la commune de Quy Son.

Malheureusement, de nombreux modèles n’ont pas pu aller jusqu’au bout de la procédure en raison des coûts de production élevés.

Cependant, en contrepartie de ces frais élevés, les clients achètent ces litchis bio à des prix plus élevés, à partir de 35.000 dông/kg voire plus (contre environ 20.000 à 25.000 dôngs/kg pour les litchis non bio). Outre de nombreux avantages pour la santé et l’environnement, le modèle économique de production bio n’est pas toujours désavantagé par rapport à la production conventionnelle.

Nguyên Thi Duyên, directrice générale de la compagnie New AG, a déclaré qu’avec l’objectif à long terme d’accompagner Bac Giang dans le développement des litchis bio, son entreprise continuerait à assurer l’approvisionnement en engrais organiques et pesticides biologiques importés à des coûts raisonnables. Tout en veillant à ne pas empiéter sur la production classique utilisant des engrais organiques traditionnels dans le pays, et en aidant les agriculteurs participant au modèle à dégager des bénéfices.

Quant à la province de Bac Giang, elle est en train de planifier et de mettre en place un mécanisme pour soutenir les agriculteurs, avec des mesures pour attirer des capitaux nationaux et étrangers, tout en adoptant des politiques préférentielles pour stimuler l’achat et la consommation du litchi bio.

Phuong Nga/CVN

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