>>Le British Museum va rendre à l'Irak des antiquités pillées
Vue de la cité antique de Babylone, en Irak. |
Les autorités archéologiques irakiennes misaient beaucoup sur ce dossier, retoqué à cinq reprises depuis 1982 pour faire inscrire ce site de 10 km2 - dont seuls 15% ont été fouillés - situé à 100 km au sud de Bagdad.
Babylone, vieille de plus de 4.000 ans, "était la plus grande ville peuplée de l'histoire antique", explique Qahtan al-Abeed, directeur des Antiquités de Bassora qui a porté le dossier de Babylone auprès de l'UNESCO, approuvé vendredi 5 juillet lors d'un vote à Bakou.
Alors que l'Irak se targue d'être le berceau de l'écriture - les premières tablettes cunéiformes y ont été gravées il y a près de 5.500 ans -, "les Babyloniens sont la civilisation de l'écriture, de l'administration et de la science", poursuit-il.
L'inscription de Babylone au patrimoine mondial de l'UNESCO "va encourager les recherches et les aménagements sur le site" et "faire de la publicité gratuite pour le tourisme", s'enthousiasme M. Abeed.
Babylone occupe une place particulière dans l'histoire et la mythologie mondiale, avec sa fameuse porte d'Ishtar, ses jardins suspendus et la tour de Babel - deux monuments emblématiques même si leur localisation fait toujours débat.
L'Irak - qui recense au moins 7.000 sites archéologiques sur son sol - en compte déjà cinq inscrits à l'UNESCO.
La citadelle d'Erbil, inscrite en 2014, et les marais de Mésopotamie, en 2016, sont tous deux sur la liste du patrimoine mondial. Les trois autres sites apparaissent sur la liste du patrimoine en péril.
Hatra, ajouté en 1985, y est passé en 2014 quand le groupe État islamique (EI) s'y est livré à un "nettoyage culturel".
Le site archéologique de Samarra y a directement été inscrit en 2007 du fait des violences confessionnelles.