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D’après le rapport précité, la production industrielle du Vietnam enregistre, au mois de mai, une augmentation de 10,4% par rapport à 2021, et surtout, renoue avec son niveau d’avant-COVID. L’indice des directeurs d'achat du secteur manufacturier a quant à lui atteint son plus haut niveau en 12 mois.
Le textile, les chaussures, les produits informatiques, électroniques et optiques enregistrent de leur côté une croissance continue... Même constat pour les restaurants, les cafés, les centres commerciaux et les centres de loisirs, dont le niveau d’activité est revenu au statu quo ante.
Les activités d'exportation du Vietnam s'animent toujours. |
Toujours selon le rapport de la Banque mondiale, le crédit a connu une progression de 16,9% en glissement annuel tandis que le taux d'intérêt interbancaire au jour le jour a fortement chuté, passant de 1,73% fin avril à seulement 0,33% fin mai. Il n’y a pas si longtemps encore, la Banque asiatique de développement prévoyait pour notre pays une croissance de 6,5% en 2022 et de 6,7% en 2023. Mais le représentant du Fonds monétaire international au Vietnam, François Painchaud, voit les choses un peu différemment …
"Le Vietnam a réussi à maintenir une vraie stabilité budgétaire et financière, et si la croissance de son PIB ne dépasse pas les 6% en 2022, elle pourrait fleureter avec les 7,2% en 2023. L’inflation va augmenter, c’est vrai, mais elle devrait rester en-dessous du seuil de 4% fixé par la Banque d’État. D’ailleurs, tel qu’il a été conçu, le programme de relance et de développement arrive en tout cas à point nommé, avec des aides qui devraient permettre une croissance durable et inclusive", a dit-t-il.
Fin mai 2022, l'agence de notation S&P (Global Ratings) a accordé un BB+ assorti d’une perspective «stable» au Vietnam. Seuls deux pays d’Asie-Pacifique font ainsi figures de bons élèves, alors que partout ailleurs, l’avenir est pour le moins incertain. Cette «stabilité» dont est crédité notre pays montre en tout cas que la reprise amorcée est partie pour se poursuivre et que les acquis devraient, selon toute vraisemblance, être pérennisés.
Il faut dire que le gouvernement vietnamien n’aura pas lésiné sur les moyens pour venir au secours d’une économie mise à mal par la pandémie, avec notamment de nombreuses mesures fiscales, des plans d’aides en faveur des particuliers et des entreprises, le tout accompagné d’investissements publics massifs.
Le programme de relance et de développement socio-économique qu’évoquait François Painchaud à l’instant plus haut aura permis de rétablir rapidement les chaînes de production et le marché du travail, mais aussi de promouvoir les moteurs de la croissance.
Dao Minh Tu, qui en est le gouverneur adjoint, a fait observer à juste titre que la Banque d’État avait réagi rapidement en maintenant la liquidité et réduisant les taux d’intérêt directeurs pour aider les banques à surmonter la crise et à éviter un resserrement du crédit. "Dès le début de l'année, la Banque d'État a décidé de tout mettre en œuvre pour soutenir le crédit et le diriger vers les domaines qui nécessitaient un redressement plus rapide. Par conséquent, le crédit a connu une croissance d'environ 7,75%", a-t-il fait valoir.
Force est de constater que cette croissance du crédit concerne tous les secteurs clés du pays - l'agriculture, l'industrie, les services commerciaux et la restauration -, qui ont été durement impactés par la pandémie. Les résultats obtenus par le Vietnam au cours des cinq premiers mois de 2022 sont encourageants et suffisent en eux-mêmes à justifier les appréciations optimistes de la Banque mondiale…