Avec ses "iguanacornes", Miami se rêve en nouvelle Silicon Valley

Surtout connue pour ses plages de sable blanc, ses palmiers et ses alligators lézardant dans les piscines, Miami se rêve aujourd'hui en nouvelle Silicon Valley où pourraient bientôt prospérer les "iguanacornes".

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Laura Gonzalez-Estefani (d) et Clara Bullrich, cofondatrices de TheVenture.City, le 9 août 2019 à Miami.
Photo: AFP/VNA/CVN

Ce mot-valise "iguanacornes" associe aux iguanes qui pullulent en Floride les "licornes", ces jeunes sociétés du numérique valorisées au-delà du milliard de dollars.

Encore loin de San Francisco, ou même de New York, Miami commence à se faire une place (au soleil) dans l'univers des nouvelles technologies.

La ville de "Scarface" et de "Miami Vice" compte même déjà quelques "iguanacornes", comme ParkJockey, spécialisée dans le stationnement, et Magic Leap, dans la réalité virtuelle.

Surfant sur cette vague numérique, les incubateurs et accélérateurs de startups commencent à fleurir dans le sud de la Floride.

Parmi eux: 500 Startups, qui a ouvert une antenne à Miami l'an dernier, et TheVentureCity, lancé il y a deux ans avec l'idée d'offrir aux entrepreneurs latino-américains et européens les opportunités qui leur échappent dans la Silicon Valley, faute de contacts.

"Tout le monde ne sort pas (des universités prestigieuses) de Stanford, de Columbia ou du MIT, et dispose déjà d'un réseau tout fait à San Francisco", relève Laura Gonzalez-Estefani, cofondatrice de TheVentureCity.

Sa société a pour mission d'"identifier les meilleurs entrepreneurs en dehors de la Silicon Valley et de les accompagner", précise-t-elle, qualifiant chaleureusement ces talents émergents d'"iguanacornes", dont des spécimens en peluche ont envahi son bureau.

Responsable de 500 Startups, Ana Gonzalez estime de son côté que l'écosystème numérique de Miami se trouve "à un point d'inflexion". Elle a elle aussi l'ambition de "connecter les ressources et l'expertise de la Silicon Valley" à l'Amérique latine et au sud-est des États-Unis.

Croquettes et syrnikis

Des "iguanacornes" en peluche dans les bureaux de l'accélérateur de startups TheVenture.City, le 9 août 2019 à Miami.
Photo: AFP/VNA/CVN

Miami est déjà une ville internationale, où Hispaniques et Européens n'ont qu'à traverser la rue pour trouver croquettes cubaines au jambon ou syrnikis, des petites crêpes russes.

Plus de la moitié de ses 2,7 millions d'habitants sont nés hors du pays, ce qui fait dire aux locaux que Miami est la seule ville étrangère que les Américains peuvent visiter sans passeport.

Pour les experts du secteur, cette diversité offre aux startups un accès privilégié aux marchés de la côte est américaine, d'Amérique latine et d'Europe.

Malgré les embouteillages et les ouragans, la ville a d'autres arguments à faire valoir: des impôts bas, un coût de la vie beaucoup plus abordable qu'à San Francisco ou New York et du soleil toute l'année.

"Un large pourcentage de nos entrepreneurs ne sont pas d'ici", note Brian Breslin, directeur du Centre d'entrepreneuriat de l'université de Miami.

"Ils viennent d'Amérique du Sud, d'Europe ou d'autres endroits des États-Unis, que ce soit pour le cadre ou le coût de la vie, la sécurité ou l'accès à différents marchés", ajoute-t-il.

Une réunion de travail de
Photo: AFP/VNA/CVN

Miami s'est invitée pour la première fois en 2019 dans le top 30 du Global Startup Ecosystem Report, baromètre annuel des écosystèmes numériques.

Selon le rapport, le nombre d'emplois du secteur technologique y a crû de 40% entre 2012 et 2018. Mais pour Brian Breslin, la marge de progression est encore importante: "Nous n'avons pas atteint le pic".

"Dans la plupart des hubs technologiques, les gens qui travaillent chez Facebook ou Google gagnent beaucoup d'argent avant de lancer leurs propres entreprises", explique-t-il.

À Miami, "nous sommes juste avant ce point" auquel des startups comme ParkJockey ou Magic Leap donneront naissance à des bébés "iguanacornes".

AFP/VNA/CVN

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