Avec Mudbound, la diva soul Mary J. Blige devient une star de cinéma

Ce n'était pas facile de faire disparaître la diva soul Mary J. Blige dans son personnage de femme au foyer stoïque de Mudbound et pourtant, les nombreux critiques qui ont encensé sa performance disent qu'elle a relevé le défi.

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Mary J. Blige, la chanteuse de soul, présente le film "Mudbound", dans lequel elle est actrice, lors d'un festival du cinéma à New York, le 12 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

La flamboyante chanteuse, qui s'est adjoint les conseils d'un coach pour se préparer à ce rôle, a raconté que la réalisatrice Dee Rees avait exigé : "Débarrasse-toi de Mary J. Blige, un point c'est tout".

"Ce n'était pas évident parce qu'elle est là depuis un moment", a ironisé la star musicale de 46 ans.

Dee Rees "a vraiment mis en perspective les choses auxquelles je tenais pour me sentir belle, comme les faux cils et des trucs stupides comme ça", poursuit-elle, affirmant que Florence Jackson, son personnage, l'a "libérée". "Elle m'a donné toute une nouvelle confiance".

Son interprétation acclamée lui a en tout cas déjà valu une nomination aux Golden Globes, qui seront remis à Los Angeles dimanche prochain 7 janvier 2018, et ainsi qu'aux Screen Actors Guild Awards (SAG), considérés comme un baromètre fiable pour les Oscars, pour lesquelles elle est aussi pressentie.

Elle est aussi dans la course des Globes pour la meilleure chanson au cinéma pour le titre Mighty River, qu'elle a composé spécialement pour le film.

Adaptation d'un roman d'Hillary Jordan paru en 2009, Mudbound raconte l'épopée de deux familles, l'une noire, l'autre blanche, qui vivent côte à côte dans l'Amérique rurale pendant l'ère de la ségrégation raciale.

Liés par un rapport de propriétaire et locataire sur une ferme partagée dans le delta du Mississippi, la relation entre voisins se tend lorsque les fils de chacune des familles rentrent des horreurs de la deuxième guerre mondiale.

Ce western atypique est l’œuvre d'artistes essentiellement féminines, la réalisatrice Dee Rees s'appuyant sur une équipe soudée dont la directrice de la photographie Rachel Morrison, la maquilleuse Angie Wells, la compositrice Tamar-kali, l'ingénieure du son Pud Cusack et la monteuse Mako Kamitsuna.

Haine de l'autre

"Je pense que les femmes sont le centre, point barre. Nous tenons toujours les choses ensemble. On souffre en silence parce qu'il le faut, mais nous sommes puissantes", assure Mary J. Blige, des propos applaudis lors d'une séance de questions et réponses à Los Angeles après une projection du film, diffusé sur Netflix.

Jason Mitchell, Mary J. Blige et la réalisatrice Dee Rees présentent le film "Mudbound", lors d'une cérémonie à Los Angeles, le 4 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mudbound met également en scène Carey Mulligan et Jason Clarke dans les rôles des cultivateurs blancs Henry et Laura McAllan, Jason Mitchell incarne le fils aîné des Jackson, Ronsel, et Garrett Hedlund le frère de Henry, Jamie.

Au cœur du film, la façon dont la haine de "l'autre" peut être utilisée comme manière d'éviter de faire face à ses propres problèmes.

"Quand la haine s'en va - parce que c'est quelque chose auquel on s'accroche, une excuse, un obstacle - on est forcé de se regarder en face, et beaucoup de gens ne veulent pas le faire", remarque la chanteuse.

"C'est là que les problèmes arrivent, quand on a peur de regarder dans le miroir. Alors j'espère que ce film va faire que chacun se regarde dans le miroir, parce qu'il témoigne de où nous en sommes aujourd'hui".

Dans Mudbound, cette peur se cristallise dans les réactions racistes à l'amitié qui se noue entre Ronsel et Jamie après leur retour d'Europe, mais c'est un problème qui résonne au-delà de l'ère de lois racistes américaines dites Jim Crow, estime Dee Rees.

"Ce film nous invite à étudier notre propre héritage : comment sommes-nous arrivés sur cette terre et à faire ce travail ? Ça se traduit par ce qui se passe maintenant... Parce que nous n'avons pas fait ce travail de réflexion sur ce que nous sommes en tant que pays, nous restons dans les mêmes comportements cycliques", conclut la cinéaste.

AFP/VNA/CVN

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