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Des habitants observent l'épave d'un avion de passagers à Pokhara, au Népal. Il s'est écrasé près de l'aéroport international de la ville. |
Photo : AP/VNA/CVN |
"31 (corps) ont été transportés dans les hôpitaux", a déclaré l'officier de police AK Chhetri, ajoutant que 36 autres dépouilles avaient été trouvées dans le profond ravin où s'est écrasé l'avion.
"L'avion s'est écrasé dans des gorges" où les recherches de corps sont "difficiles", a déclaré un porte-parole de l'armée Krishna Prasad Bhandari. "Aucun survivant n'a été trouvé pour l'instant", a-t-il précisé, soulignant que les secours se poursuivaient.
L'avion de la compagnie aérienne Yeti Airlines en provenance de la capitale népalaise Katmandou s'est écrasé dimanche matin 15 janvier peu avant 11h00 (05h15 GMT) près de l'aéroport local de Pokhara, au Centre du Népal, où il devait atterrir.
Cette ville est une porte d'entrée pour les pèlerins religieux et les trekkeurs du monde entier.
La carcasse de l'appareil en feu a été retrouvée dans un ravin profond entre cet ancien aéroport créé en 1958 et le nouveau terminal international de Pokhara ouvert le 1er janvier dernier.
L'appareil bimoteur transportait 72 personnes - 68 passagers et quatre membres d'équipage, a rapporté Sudarshan Bartaula, porte-parole de la compagnie.
Parmi eux, figuraient 15 ressortissants étrangers, dont un Français, cinq citoyens d'Inde, quatre Russes, deux Coréens, un Australien, un Argentin et un Irlandais.
Les secours se sont rendus sur le site du crash d’un avion de la compagnie Yeti Airlines, le 15 janvier 2023, au Népal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Carlingue en feu
Les sauveteurs arrosaient dimanche 15 janvier les morceaux du bimoteur ATR 72 pour éteindre le feu, au milieu des débris de l'appareil.
Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montrait des dizaines de personnes massées tout autour d'un immense brasier, dégageant un épais nuage de fumée noire, au fond d'un ravin dont la végétation était déjà réduite en cendres.
Dans une autre vidéo, que l'AFP n'a pas pu vérifier, un avion survole à basse altitude une zone résidentielle, s'inclinant brusquement sur la gauche, avant une forte explosion.
C'est la catastrophe aérienne la plus meurtrière en trois décennies au Népal.
En 1992, 167 personnes à bord d'un avion de Pakistan International Airlines avaient péri dans un crash à l'approche de Katmandou. Deux mois plus tôt, un accident de la Thai Airways avait fait 113 morts près du même aéroport.
L'industrie aérienne népalaise a connu un véritable essor ces dernières années, transportant des marchandises et des personnes dans des régions difficiles d'accès, ainsi que des randonneurs venus faire du trekking et des alpinistes étrangers.
Mais elle a souffert d'un manque de sécurité dû à une formation des pilotes et une maintenance insuffisantes.
L'Union européenne a interdit à tous les transporteurs népalais d'accéder à son espace aérien pour des raisons de sécurité.
Le pays himalayen possède également certaines des pistes les plus isolées et les plus délicates du monde, flanquées de pics enneigés dont l'approche constitue un défi même pour les pilotes chevronnés.
Pas de prévisions météo fiables
Les exploitants d'avions affirment que le Népal ne dispose pas d'infrastructures permettant d'établir des prévisions météorologiques précises, en particulier dans les régions reculées au relief montagneux accidenté, où des accidents mortels ont eu lieu par le passé.
La météo change également rapidement dans les montagnes, créant des conditions de vol encore plus ardues.
En mai 2022, les 22 personnes qui se trouvaient à bord d'un bimoteur Twin Otter exploité par la compagnie népalaise Tara Air - 16 Népalais, quatre Indiens et deux Allemands - étaient mortes lorsque l'appareil s'était écrasé, peu après son décollage de Pokhara. Son épave avait été retrouvée un jour plus tard, sur le flanc d'une montagne à une altitude d'environ 4.400 m.
Après ce crash, les autorités ont renforcé les réglementations, notamment pour que les avions ne soient autorisés à voler uniquement si les prévisions météorologiques sont favorables tout au long du trajet.
AFP/VNA/CVN