>>Gaz à effet de serre : des niveaux records en 2020 (OMM)
>>Climat : Guterres "très inquiet" d'un possible échec de la COP26
Le Premier ministre britannique Boris Johnson à Londres, le 20 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après l'ouverture de la conférence sur le climat le 31 octobre à Glasgow, en Écosse, le gouvernement britannique disposera de deux semaines de rencontres afin de persuader quelque 200 pays de faire davantage pour réduire leurs émissions dans l'espoir de parvenir à contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, seuil ambitieux fixé en 2015 par les accords de Paris.
"Je suis très inquiet, parce que ça peut mal se passer", a déclaré Boris Johnson lundi 25 octobre au cours d'une séance de questions-réponses avec des enfants à Downing Street. "Il est possible que nous n'ayons pas les accords dont nous avons besoin", a-t-il ajouté.
Le même jour, l'ONU a annoncé que les concentrations dans l'atmosphère des trois principaux gaz à effet de serre, facteur de réchauffement, ont atteint des niveaux records l'an dernier, malgré le ralentissement de l'économie imposé par la pandémie de COVID-19.
Montée des eaux aux Pays-Bas
Autre signal d'alarme : le niveau de la mer pourrait augmenter bien plus que prévu au large des côtes néerlandaises, jusqu'à deux mètres vers 2100, a indiqué l'Institut météorologique des Pays-Bas lundi 25 octobre.
La semaine dernière, le président de la COP26, le Britannique Alok Sharma, a estimé qu'il serait "plus difficile" d'obtenir un accord à Glasgow qu'à Paris, tandis que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a jugé que les engagements actuels des États étaient "un aller simple vers le désastre"
Note plus positive, les organisateurs de la COP26 jugent atteignable en 2023, avec trois ans de retard, l'objectif de 100 milliards d’USD annuels d'aide des pays riches, gros pollueurs, aux pays pauvres pour les aider à faire face à la crise climatique, selon un rapport paru lundi 25 octobre.
Et l'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole brut au monde, a annoncé lundi 25 octobre vouloir investir plus de 1 milliard d’USD en faveur d'initiatives environnementales.
Mais l'ONU a décrit lundi 25 octobre des "tendances inquiétantes" malgré les nouveaux engagements sur le climat engrangés ces dernières semaines, considérant que le monde se dirige toujours vers une augmentation "catastrophique" des températures de 2,7°C.
Des fumées de cheminées d'usine en Australie. |
Photo : Getty Images/VNA/CVN |
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a révélé de son côté lundi 25 octobre que les taux d'augmentation annuel de concentrations des trois principaux gaz à effet de serre - dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et protoxyde d'azote (N2O) - ont même dépassé la moyenne de la période 2011-2020.
Et l'Australie s'est fixé mardi 26 octobre un objectif de zéro émission nette pour 2050, mais sans renforcer celui pour 2030. Canberra avait déjà accepté de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, un objectif que le Premier ministre Scott Morrison a affirmé que le pays "atteindra et battra".
Largement considérée comme un retardataire en matière de climat, l'Australie est le plus grand exportateur mondial de charbon, sur lequel repose une grande partie de sa production d'électricité, et a longtemps résisté à l'adoption d'un objectif de neutralité carbone.
Vers +4°C
"Si nous continuons à utiliser les ressources fossiles de manière illimitée, nous pourrions atteindre un réchauffement d'environ quatre degrés d'ici à la fin du siècle", a averti le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, en conférence de presse.
Les premières données montrent que les niveaux de CO2 ont continué d'augmenter en 2021.
Et le CO2, qui provient principalement de la combustion de matières fossiles et de la production de ciment, est de très loin le principal responsable de ce réchauffement.
L'an dernier, sa concentration s'est établie à 413,2 ppm (parties par million), supérieure de 149% au niveau préindustriel. Le méthane et le protoxyde d'azote, dont environ respectivement 60% et 40% des rejets atmosphériques sont d'origine humaine, ont aussi atteint des pics de concentration.
Et, étant donné que le CO2 demeure pendant des siècles dans l'atmosphère et encore plus longtemps dans l'océan, le réchauffement déjà observé persistera sur plusieurs décennies, même si les émissions nettes étaient ramenées à zéro rapidement, prévient l'OMM.
À peu près la moitié du CO2 émis par les activités humaines aujourd'hui demeure dans l'atmosphère. Le reste est absorbé par les océans et les écosystèmes terrestres, mais l'OMM craint que ces puits de CO2 ne se réduisent sous l'effet de la déforestation et du réchauffement des eaux et de leur acidification.
D'ores et déjà, une partie de l'Amazonie n'est plus un puits mais une source de carbone, en raison de la "déforestation de la région", a déploré M. Taalas.
AFP/VNA/CVN