Au stade Bollaert de Lens, marée rouge et verte de solidarité avec le Maroc

Une immense ovation, une minute de silence et une sourate lue sous un écran affichant "Tous avec les victimes du séisme" : au stade Bollaert de Lens, où le Maroc a battu, mardi soir 12 septembre, le Burkina Faso, l'émotion a déferlé dans des gradins aux couleurs du pays endeuillé.

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Une banderole de soutien aux sinistrés du séisme au Maroc au stade Bollaert avant le match amical entre le Maroc et le Burkina Faso, le 12 septembre à Lens.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au but marqué par le Maroc, lui assurant la victoire dans ce match amical, le stade cède à une explosion de joie.

"C'était à la fois une communion et une solidarité", s'émeut le belgo-marocain Mounim Bennis, 39 ans, employé d'une agence de paris sportifs. "On jouait à domicile", s'amuse un de ses amis. "C'est un moment particulier", "on pense à tous ceux qui sont là-bas, qui nous ont quittés", affirme Soraya, une responsable entrepôt de 37 ans venue en famille. "Tous Maroc, tous solidaires, hommage aux sinistrés", proclame une banderole déployée des tribunes, où le rouge parsemé de vert domine.

Les joueurs marocains entrent sur la pelouse du stade Bollaert avant le match amical contre le Burkina Faso, le 12 septembre à Lens.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une immense ovation a accueilli les joueurs marocains à leur entrée sur le terrain. Leurs rivaux ont été sifflés. Le stade entier s'est ensuite levé pour entonner l'hymne marocain, avant une minute de silence conclue par des Allahou Akbar lancés par le public. Une sourate du Coran a aussi été lue, en mémoire des plus de 2.900 victimes du tremblement de terre.

Avant la rencontre, la première disputée par les Lions de l'Atlas depuis le séisme, supporteurs et habitants avaient afflué au pied du stade pour une collecte en faveur des sinistrés.

"Aider nos frères"

Couettes, pansements, vêtements, médicaments... : les dons ont été chargés dans un camion, direction l'Espagne, par la route, puis le Maroc par bateau.

Une femme fait un don pour les victimes du tremblement de terre au Maroc dans un point de collecte au stade Bollaert de Lens, le 12 septembre dans le Pas-de-Calais.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Merci pour la France qui est toujours à côté des Marocains, dans la fête comme dans la souffrance", lance Saïd Saïdi, un quadragénaire, revêtu du maillot de l'équipe marocaine. Sa voix s'étrangle quand il évoque ses proches : "on veut aider nos frères, partager tout ce qu'on a avec eux".

Selon la Fédération royale marocaine de football, les revenus du match, auquel ont assisté "en majorité" des membres de la communauté marocaine, seront versée au "Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre ayant touché le Royaume".

Avant de gagner le stade, Fatiha El Gazouani, une infirmière libérale franco-marocaine, a apporté béquilles, déambulateur, boîtes d'antalgiques et compresses. "Le Maroc va s'en sortir, il se relève", assure avec le sourire cette jeune femme dont la famille au Maroc n'a pas été touchée.

"Tous des gueules noires"

"Ce moment qui devait être festif devient une action solidaire", résume Brahim Koujane, adjoint au maire d'Avion, l'un des élus organisateurs de la collecte, avec des associations.

Un point de collecte des dons pour les victimes du tremblement de terre au Maroc, le 12 septembre au stade Bollaert de Lens, dans le Pas-de-Calais.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des urnes, dont émergent de grosses coupures, ont aussi été placées aux entrées du stade pour recueillir des dons monétaires.

"On est dans une ville, une région solidaire", salue l'élu, fils de mineur. "Dans les mines, il n'y avait pas de nationalité, les Polonais, les Italiens, les Marocains, à la fin on était tous des gueules noires".

Plus encore que d'autres régions en France, où le séisme a déclenché une vague de solidarité, le Nord-Pas-de-Calais entretient des liens très forts avec le Maroc, protectorat français entre 1912 et 1956. Quelque 80.000 Marocains recrutés par des intermédiaires y sont venus entre les années 1950 et 1970 travailler dans les mines de charbon.

"Ça nous a fait très mal de voir ce qu’il se passait là-bas. C’est logique, ils ont besoin d’aide, on les aide", affirment Raymonde et Guy Billy, des habitants du bassin minier venus apporter "le peu" qu'ils ont à donner.

Juste revenue de Marrakech où elle avait atterri vendredi pour des vacances, Françoise a fait une heure de route depuis Boulogne-sur-Mer pour donner des médicaments.

"On a bien ressenti le séisme (...) on s'est retrouvés dans la rue avec nos valises, hébétés", décrit-elle. "La solidarité marocaine est super, c'est pour ça que ça me tenait à cœur de venir ici" affirme-t-elle.

AFP/VNA/CVN





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