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Les forces de sécurité somaliennes patrouillent près de l'hôtel Hayat, à Mogadiscio, après une attaque menée par des islamistes radicaux shebab, le 20 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les forces de sécurité ont continué à neutraliser les terroristes qui ont été cernés dans une chambre dans le bâtiment de l’hôtel, la plupart des gens ont été secourus mais au moins huit civils sont à ce stade confirmés morts", a déclaré ce responsable, Mohamed Abdikadir.
Les jihadistes ont pris d’assaut le populaire hôtel Hayat vendredi soir 19 août dans un échange de coups de feu et d’explosions avec les forces de sécurité.
"Les forces de sécurité ont sauvé des dizaines de civils, y compris des enfants, qui étaient piégés dans le bâtiment", a ajouté M. Abdikadir.
Les assaillants étaient toujours retranchés dans l’hôtel tôt samedi 20 août, des coups de feu sporadiques et de fortes explosions ont été entendus dans la zone.
Le porte-parole de la police somalienne Abdifatah Adan Hassan a indiqué à la presse que l’explosion avait été causée par un kamikaze.
Des témoins ont précisé qu’une seconde explosion a eu lieu quelques minutes après la première, faisant des victimes parmi les sauveteurs, les membres des forces de sécurité et les civils qui se sont précipités vers l’hôtel après la première explosion.
Groupe islamiste lié à Al-Qaïda, les shebab, qui sont depuis 15 ans engagés dans une insurrection contre le gouvernement fédéral somalien, ont revendiqué la responsabilité de l’attaque.
"Un groupe d’assaillants shebab est entré de force dans l’hôtel Hayat à Mogadiscio, les combattants procèdent à des tirs au hasard à l’intérieur de l’hôtel", a confirmé le groupe dans un bref communiqué sur un site internet pro-shebab.
Il s’agit de la plus importante attaque à Mogadiscio depuis l’élection du nouveau président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, en mai.
Inquiétudes
Carte de la Somalie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les shebab ont été chassés des principales villes du pays, dont Mogadiscio en 2011, mais ils restent implantés dans de vastes zones rurales. Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques.
Mercredi 17 août, l’armée américaine avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne 13 miliciens shebab qui s’attaquaient à des soldats des forces régulières somaliennes dans une zone reculée de ce pays de la Corne de l’Afrique.
La frappe a été menée dimanche 14 août près de Teedaan, à environ 300 km au nord de la capitale Mogadiscio, selon un communiqué du commandement militaire américain en Afrique (Africom).
Les États-Unis ont effectué plusieurs frappes aériennes sur des militants ces dernières semaines.
En mai, le président américain Joe Biden a décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les shebab, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système de rotations décidé par Donald Trump à la fin de son mandat.
Ces dernières semaines, les shebab ont aussi mené des attaques sur la frontière entre la Somalie et l’Ethiopie, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité dans cette région frontalière.
Le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré le mois dernier qu’une approche militaire est insuffisante pour mettre un terme à l’insurrection violente des shebab, soulignant que son gouvernement ne négocierait avec le groupe jihadiste que lorsque le moment sera jugé opportun.
Début août, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a annoncé la nomination d’un ancien dirigeant des islamistes radicaux shebab devenu homme politique, comme ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement somalien.
Muktar Robow, alias Abou Mansour, avait publiquement fait défection en août 2017 du mouvement qu’il avait contribué à fonder.