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Vue aérienne de la tombe de Biton Mamary Coulibaly à Ségou-Koro, le 29 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Mali, fort d'un passé riche et de la présence de dizaines d'ethnies, cœur de plusieurs empires qui ont régné sur l'Afrique de l'Ouest, s'est construit sur son histoire.
Qui ne connaît la cité de Tombouctou, grand centre intellectuel de l'islam, mythique carrefour du commerce saharien dont les mausolées consacrés à ses 333 saints musulmans ont été partiellement détruits, puis reconstruits grâce à l'UNESCO, qui les a classés au patrimoine mondial de l'humanité? Ou encore la grande mosquée de Djenné, symbole de l'architecture sahélo-soudanaise?
Ces deux joyaux, tout comme la falaise de Bandiagara (Centre), en pays dogon, et le tombeau des Askia, dans le Nord, situés en zone de conflit, sont aujourd'hui inaccessibles. "Il faut qu'on préserve cette tombe, c'est notre culture traditionnelle à tous", estime Kokè Coulibaly, chef du village de Ségou-Koro, ancienne capitale du royaume bambara animiste qui s'étendait à l'époque de son ancêtre sur une bonne partie du Mali actuel.
Édifiée à côté d'une mosquée ocre, la sépulture est entourée d'un mur dont une partie s'est effondrée. "Il faudra que nous nous en occupions tous, pour que le monde entier s'intéresse à notre patrimoine. Sans entretien, la tombe tombera dans l'oubli", explique le vieil homme édenté, vêtu d'un boubou blanc et coiffé d'un bonnet brun.
Havre de tranquillité bordé d'arbres, le site est visité quotidiennement par à peine une cinquantaine de Maliens dont, ce dimanche-là, quatre trentenaires de Bamako qui profitent d'une visite familiale à Ségou pour venir voir la tombe de l'ancien roi. "C'est vrai qu'il y a un panneau qui explique, mais il faudrait autre chose pour qu'on remette en perspective le royaume et que les visiteurs comprennent vraiment où ils sont", estime l'un de ces visiteurs, Adama.