Au Japon, un village vise zéro déchet d'ici 2020

Pas de ramassage des ordures dans le village japonais de Kamikatsu: ses 1.500 habitants se déplacent jusqu'à la décharge publique où ils doivent trier patiemment leurs détritus en 45 catégories. Objectif final: tout recycler.

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Un habitant de Kamikatsu au Japon apporte à la décharge des objets à recycler le 14 mars.

"Oui, c'est compliqué", reconnaît Naoko Yokoyama, une habitante de 39 ans, au milieu d'un dédale de conteneurs et caisses dans le centre de tri, semblable à une grande halle. "Mais depuis que j'ai emménagé ici il y a un an, je fais plus attention à l'environnement".

Les catégories couvrent tout, des oreillers aux brosses à dents en passant par les bouteilles (selon le type de verre), les différents emballages, les objets en métal, etc.

Située dans les montagnes à 530 kilomètres au sud-ouest de Tokyo, la bourgade de Kamikatsu ambitionne de recycler d'ici à 2020 la totalité de ce qui ne sert plus sans rien envoyer aux incinérateurs.

Même si les employés de la déchetterie sont là pour aider, cela représente tout un travail pour ces villageois qui doivent laver et sécher sacs, paquets et récipients pour en faciliter le recyclage.

Il faut aussi démanteler certains objets. Là, un homme s'acharne au marteau sur l'étagère qu'il a apportée, pour en extraire les parties métalliques. Plus loin, des ouvriers du centre de tri sont affairés à couper en tranches un long tuyau de caoutchouc pour le faire tenir dans un des cageots. Le site dispose de compresseurs de canettes et de plastique.

Pour aider aussi, une brochure du village ornée d'une photographie bucolique et de la mention "plus beau village du Japon" présente, sur 16 doubles pages, une multitude de photographies et dessins accompagnés d'une photo du conteneur ou cageot à utiliser.

De nombreuses communes du Japon exigent déjà le tri mais pour la plupart en un petit nombre de catégories (plastique, canettes, papiers, etc.), la majeure partie des ordures ménagères étant incinérée.

Le village de Kamikatsu ne se distinguait pas avant d'être frappé par un ultimatum: en 2000, la municipalité a reçu l'ordre de fermer un de ses deux incinérateurs, qui ne respectait pas les normes antipollution.

"Nous nous sommes alors dit: si nous ne pouvons brûler ici, recyclons", explique une responsable de la ville, Midori Suga. "Cela coûte moins cher que d'incinérer".

Le village est près de son objectif, avec un taux de recyclage de 80% de ses 286 tonnes de déchets produits en 2017, bien loin devant la moyenne nationale de 20% seulement. Dans ce pays montagneux peu propice aux décharges, le reste va pour le moment au feu.

Les habitants de Kamikatsu ne se font pas d'illusions. "Cela fonctionne parce que nous ne sommes que 1.500", dit Mme Yokoyama, originaire de Kyoto.

AFP/VNA/CVN

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