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Contrôle sanitaire des voyageurs à Mpondwe, en Ouganda gagné par l'épidémie d'Ebola, le 13 juin à la frontière avec la RDC. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le comité d'urgence de l'OMS a spécifié que le risque de propagation internationale restait "faible". C'est la troisième fois depuis le début de l'épidémie en août en RDC que ce comité était convoqué. Cette réunion a fait suite à l'apparition de plusieurs cas d'Ebola cette semaine en Ouganda. Deux personnes de la même famille sont décédées, après avoir assisté aux obsèques d'un proche décédé d'Ebola en RDC.
Pour l'OMS, l'épidémie d'Ebola constitue une "urgence pour la RDC et la région", mais il ne s'agit pas d'"une urgence de santé publique de portée internationale". "Elle ne constitue pas une menace pour la santé mondiale", a déclaré aux médias à Genève le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, depuis la RDC.
"À un moment où l'épidémie est un événement extraordinaire, avec un risque de propagation internationale, la réponse en cours ne serait pas améliorée par des recommandations temporaires comme celles du règlement sanitaire" de l'OMS, a détaillé le président du comité, le Dr. Preben Aavitsland. Il a en revanche relevé le manque de soutien financier international, estimant que cela "peut retarder l'éradication effective" de l'épidémie.
L'OMS a dû "réduire une partie de son travail de préparation dans certains pays voisins en raison du manque de fonds", a-t-il insisté. L'agence spécialisée des Nations unies a décrété une urgence sanitaire mondiale quatre fois seulement: en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l'épidémie d'Ebola qui a fait plus de 11.300 morts dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) et en 2016 pour le virus Zika.
L'Ouganda s'est placé en état d'alerte dès le début de l'épidémie en août 2018 dans l'est de la RDC, dans les provinces du Nord-Kivu et d'Ituri, où plus de 2.100 cas d'Ebola ont été enregistrés. 1.411 de ces malades sont morts. Le principal défi des autorités ougandaises face à l'épidémie est la porosité des 875 kilomètres de frontière commune avec la RDC, malgré les contrôles sanitaires mis en place aux postes-frontière.
Deux morts en Ouganda
En Ouganda, le virus Ebola a fait cette semaine ses deux premières victimes - un garçon de cinq ans et sa grand-mère - qui avaient assisté avec d'autres membres de la famille aux obsèques en RDC d'un proche décédé d'Ebola. Les deux sont morts dans le district ougandais de Kasese, frontalier de la RDC.
Données sur le virus Ebola. |
Une partie de cette famille était rentrée en Ouganda, où le ministère de la Santé l'avait placée en quarantaine après avoir diagnostiqué une contamination de l'enfant de cinq ans puis de son frère de 3 ans et de leur grand-mère de 50 ans. Les autres membres de cette famille ougando-congolaise ainsi que leur servante - cinq personnes au total incluant le garçon contaminé de 3 ans - ont été "rapatriés" jeudi 23 juin en RDC pour recevoir une assistance médicale.
Le virus se transmet à l'être humain par contact soit avec des animaux infectés (en général en les dépeçant, en les cuisant ou en les mangeant), soit avec des fluides biologiques de personnes infectées. L'Ouganda a déjà connu des épidémies d'Ebola. La plus récente remonte à 2012. En 2000, 200 personnes sont mortes au cours d'une épidémie dans le nord du pays.
En RDC, l'épidémie actuelle est la dixième depuis 1976 et la deuxième la plus grave dans l'histoire de la maladie, après celle qui a frappé l'Afrique de l'Ouest en 2014-2016. Contrairement à alors, les autorités disposent d'une arme majeure pour contrer Ebola: un vaccin expérimental jugé efficace par l'OMS. Mais la RDC a jusqu'à présent échoué à enrayer l'épidémie, notamment en raison des attaques des milices ou de l'hostilité de la population vis-à-vis des centres de soins. La situation est beaucoup plus stable en Ouganda, pays tenu d'une main de fer par le président Yoweri Museveni depuis 1986.