Au Gabon, le casse-tête financier des parents pour la rentrée

Justine Ndoumba déambule avec ses deux filles dans les allées d'un magasin de fournitures scolaires de Libreville, la capitale du Gabon. Son regard inquiet alterne entre la longue liste fournie par l'école et les prix affichés.

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Des élèves en Afrique dans la classe.
Photo : CTV/CVN

"Ça a augmenté, c'est un peu compliqué pour nous", lâche-t-elle. La rentrée des classes, comme chaque année, sera dure. Même si le nouvel homme fort du Gabon qui a renversé le président Ali Bongo a fait de la gratuité des frais d'inscription dans les écoles publiques et confessionnelles l'une de ses toutes premières annonces.

Cela ne changera rien pour Justine Ndoumba car ses filles sont scolarisées dans le privé. 

"Avec 30.000 francs CFA (45 euros), aujourd'hui, on ne peut avoir que trois ou quatre cahiers. Un sac qui coûtait 15.000 (23 euros), aujourd'hui ça coûte 35.000 ou 40.000" pour les moins chers, énumère, dépitée, Mme Ndoumba, pharmacienne de 38 ans.

"Cette année c'est vraiment trop cher, quand je regarde les sacs à presque 40.000 francs (60 euros), c'est cher", se désole Charlène Mabika, 23 ans, mère de trois enfants, qui scrute attentivement les prix.

Le salaire minimum obligatoire est à 150.000 francs CFA par mois, environ 230 euros.

Un habitant sur trois vit sous le seuil de pauvreté (moins de 2 euros par jour) au Gabon pourtant classé au troisième rang des pays les plus riches d'Afrique grâce à son pétrole, selon la Banque mondiale.

La rentrée des classes est le 18 septembre mais dès lundi, les files d'attente s'allongeaient dans les écoles pour les inscriptions. Et le paiement de la première échéance des frais de scolarité. Bon nombre ont cru qu'il s'agissait aussi des frais de scolarité. Certains parents refusaient de les payer.

La ministre de l'Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, a dû faire une mise au point à la télévision jeudi 14 septembre. 

À l'école primaire Batavéa, au cœur de Libreville, Benoît Ndong, 38 ans, inscrit ses deux enfants, 14 et 15 ans. Plus de droits d'inscription, "ça fait une économie", de 10.000 francs par enfant, admet-il. "Mais ça n'influence rien par rapport à la rentrée scolaire", qu'il estime à 200.000 francs CFA (300 euros), au total.

"On se débrouille, on est obligés de faire avec, la vie au Gabon est très chère, l'école coûte cher", se plaint cet enseignant dont le salaire n'a pas été revalorisé depuis huit ans.

AFP/VNA/CVN

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