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Des fleurs en hommage aux victimes de l'attentat de Manchester, le 24 mai à Manchester. |
La tension restait palpable dans les rues du Royaume-Uni où l'état d'alerte a été renforcé au niveau "critique", le degré le plus élevé, signifiant un risque d'attentat terroriste imminent. Un millier de soldats ont été déployés sur des lieux sensibles dans les grandes agglomérations pour soulager les forces de police.
"Compte tenu de la menace", la Première ministre Theresa May a décidé d'écourter son déplacement au G7 de Taormina (Italie) d'où elle rentrera dès vendredi soir 26 mai au lieu de samedi 27 mai.
Après l'interpellation d'Hachem, frère de Salman Abedi, au domicile familial à Tripoli, son père "Ramadan Abedi vient d'être arrêté lui aussi", a annoncé un porte-parole d'une unité des services de sécurité libyens.
Le frère, qui a revendiqué son appartenance au groupe État islamique (EI), "était au courant du projet d'attentat" perpétré lundi 22 mai à Manchester, où Salman Abedi, un Britannique d'origine libyenne de 22 ans, s'est fait exploser à la sortie d'un concert, tuant 22 personnes dont plusieurs enfants et faisant 64 blessés.
Des images de la police britannique reproduites par le New York Times montrent un détonateur que le kamikaze aurait tenu dans sa main gauche, des morceaux de métal et des vis jonchant le sol, ainsi que des fragments d'un sac à dos bleu déchiqueté.
Ces éléments, analysés par des artificiers interrogés par le quotidien, permettent de déduire que la bombe était "puissante, dotée d'une charge ultra-rapide, mais aussi que les morceaux de métal ont été disposés avec soin et méthodiquement" pour faire le maximum de dégâts.
Arrêté mardi 23 mai, Hachem Abedi "a indiqué qu'il appartenait à l'EI avec son frère Salman Abedi (...) et a reconnu qu'il était présent en Grande-Bretagne au cours de la période de préparation de l'attentat", a affirmé la Force de dissuasion, qui fait office en Libye de police loyale au gouvernement d'union nationale (GNA).
Clairement un réseau
L'attentat commis à l'issue d'un concert de la chanteuse pop américaine Ariana Grande a été revendiqué mardi par l'EI, qui a menacé de perpétrer d'autres attaques. Les attentats se sont multipliés ces derniers mois en Europe au moment où le groupe État islamique subit de lourdes pertes militaires en Irak et en Syrie.
Hachem Abedi, né en 1997, "était surveillé depuis un mois et demi" et "les équipes d'enquêteurs ont fourni des renseignements selon lesquels il préparait un acte terroriste dans la capitale Tripoli", a ajouté la Force de dissuasion.
Un proche de la famille habitant à Manchester a déclaré à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que son frère Salman Abedi s'était rendu en Libye peu avant l'attentat et avait regagné la Grande-Bretagne quatre jours avant. Dans son parcours, le kamikaze est "sans doute" passé par la Syrie, a avancé le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Le chef de la police de la ville, Ian Hopkins, a dit que l'enquête portait "clairement" sur un réseau autour du kamikaze, né à Manchester de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi. La fuite d'éléments de l'enquête dans des médias américains a provoqué la colère des autorités britanniques, qui craignent qu'elles n'affaiblissent l'enquête.
AFP/VNA/CVN