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Ecrans d'Euronext, l'opérateur de la Bourse de Paris, le 24 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sortir du tunnel, dans lequel les indices européens sont coincés depuis cet été, sera d'autant plus compliqué que, passé le rendez-vous monétaire européen, les investisseurs vont désormais attendre la réunion de la Réserve fédérale américaine des 19 et 20 septembre.
"La semaine prochaine, les marchés vont digérer la BCE et anticiper la Fed, en surveillant l'euro", ce qui a toutes les chances de se traduire par de l'attentisme, résume auprès de l'AFP Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement chez Pictet en France.
"Les investisseurs n'auront en outre pas grand-chose d'autre à se mettre sous la dent au cours des prochaines séances", l'agenda des indicateurs comptant peu de statistiques susceptibles d'animer véritablement le marché, complète-t-elle.
"Il n'y a pas vraiment d'éléments susceptibles d'amorcer une nouvelle tendance dans les jours à venir, qui risquent de ressembler fort à la semaine écoulée où l'indice parisien a stagné", estime également auprès de l'AFP Jean-Louis Mourier, un économiste de Aurel BGC.
Une série de chiffres aux États-Unis, à commencer par l'inflation dont la faiblesse inquiète, devrait toutefois intéresser les investisseurs européens qui y chercheront des indices sur les intentions de la Fed.
L'indice des prix allemands en août sera également surveillé à Francfort, tout comme les chiffres d'inflation britannique pour le même mois à Londres, au moment où la livre faible renchérit le coût des biens importés.
La Bourse de Londres sera aussi occupée par une réunion de la Banque d'Angleterre jeudi 14 septembre qui ne devrait néanmoins pas modifier son dispositif de soutien à l'économie.
Bourse de Paris évolue en hausse. |
Visibilité limitée
Avec un agenda économique peu étoffé et à moins d'une nouvelle escalade du côté de la Corée du Nord, l'évolution de l'euro risque donc de concentrer l'essentiel de l'attention.
"Il y a beaucoup de questions autour du taux de change euro-dollar qui commence à être un problème pour l'économie européenne et la BCE", estime Mme Seivy. "Le niveau actuel de la monnaie unique face au billet vert reflète à la fois le fait que la zone euro se porte bien, ce qui génère une réappréciation logique, mais la deuxième composante de cette ascension est largement liée à ce qui se passe aux États-Unis", analyse-t-elle.
"Si nous gommons les effets de changes, la progression de l'indice américain S&P et celle de l'Eurostoxx sont équivalentes entre début avril et récemment", observe M.Mourier. Un constat qui permet de mesurer l'ampleur de cette poussée de l'euro et des inquiétudes qui en découlent en Europe.
Dans ce contexte, les investisseurs attendaient beaucoup de la réunion de la BCE et de la conférence de presse de son président, Mario Draghi, cette semaine. Mais même si ce dernier a fait part de ses inquiétudes au sujet des changes, il a beaucoup insisté sur la bonne santé économique de la zone euro et il n'a donné aucun élément concret sur l'avenir du programme de soutien monétaire après le 31 décembre.
"Il n'y a pas non plus beaucoup de visibilité du côté de la Fed et des États-Unis", juge également Mme Seivy. "Certes, l'économie va bien pour le moment", poursuit-t-elle, mais "des changements de gouvernance se profilent à la tête de la banque centrale, l'inflation est fragile, et il y a pas mal de défiance à l'égard du gouvernement" avec des réformes dont les investisseurs se demandent quand ou si elles se concrétiseront.
AFP/VNA/CVN