Selon un rapport gouvernemental, les internats dans les établissements universitaires et les écoles de formation professionnelle peuvent répondre à seulement 20% de la demande. Par ailleurs, environ 80% des ouvriers des zones industrielles doivent louer des logements. Et un tiers des cadres et fonctionnaires ne sont pas propriétaires. Rien qu'à Hô Chi Minh-Ville (Sud), près de 19.000 foyers et particuliers construisent des habitations à louer de plus de 1,2 million de mètres carrés, pour environ 420.000 personnes, une superficie trop petite pour assurer le confort minimal.
Hô Chi Minh-Ville compte plus de 37.000 entreprises avec près de 900.000 travailleurs dont 70% venus des provinces avoisinantes. La mégapole du Sud déploie depuis juin 2006 et jusqu'en 2010 un programme de construction d'un million de mètres carrés de logements pour les personnes à bas revenu. En 3 ans, 1,3 million de mètres carrés d'HLM ont été construits, soit 29% de plus que le plan prévu. Environ 60 entreprises ont construit 73.000 m² de logements dans les zones industrielles (ZI) et zones franches (ZF) satisfaisant ainsi la demande de près de 17.000 ouvriers. Néanmoins, la plupart des entreprises ne veulent pas investir dans la construction de logements pour leurs ouvriers car, dans 20 ou 30 ans, elles pourront retirer des profits de ces projets. Que ce soient du côté des autorités municipales ou des entreprises, les capitaux injectés dans la construction d'HLM restent encore très limités.
Face à cette situation, Dang Ngoc Tùng, député de Hô Chi Minh-Ville, a jugé nécessaire "d'encourager les entreprises à investir dans la construction d'HLM pour les étudiants, ouvriers et personnes à bas revenu". Sera-t-il nécessaire de subventionner les entreprises qui investissent dans la construction d'HLM ou de réduire les impôts en leur faveur ? "L'important, c'est de distinguer les projets d'HLM de ceux d'autres types de logements. Ce qui permettra d'éviter les fuites fiscales", a-il précisé.
Pour sa part, la députée Truong Thi Anh (Hô Chi Minh-Ville) a estimé que le gouvernement devra contrôler de manière rigoureuse les prix de vente et de location des HLM, pour que les personnes à bas revenu puissent devenir propriétaires. Partageant ce point de vue, Nguyên Ngoc Hoà (de la même ville), a jugé nécessaire de "pratiquer une politique d'assistance directe aux personnes à bas revenu afin qu'elles puissent accéder à la propriété via l'octroi de prêts à taux et à terme préférentiels". Et de proposer de "créer un fonds de développement des logements sociaux avec des prêts à taux d'intérêt zéro et d'un terme de 20-30 ans".
Lê Hà/CVN