Arles rêve de récupérer sa "Vénus" exposée au musée du Louvre

Découverte dans les ruines du théâtre antique, elle a connu les fastes de Versailles avant d'être exposée au Louvre : la "Vénus d'Arles" est aujourd'hui réclamée par sa ville qui demande à l'État "un geste amical et culturel" envers les territoires.

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La "Vénus d'Arles" exposée au Louvre, à Paris, le 16 mars 2007.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le maire d'Arles, Patrick de Carolis (sans étiquette), et la députée Monica Michel (LREM) ont écrit à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot pour réclamer le retour "dans ses terres natales" de la sculpture représentant la déesse de la beauté et de l'amour Aphrodite.

"Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir étudier la possibilité que le musée du Louvre puisse effectuer un dépôt de cette oeuvre dans la ville qui l'a vu naître", ont écrit les élus dans un courrier consulté jeudi 24 décembre par l'AFP

"Ce serait un bel exemple de la priorité donnée aux territoires que le gouvernement veut acter mais aussi un formidable atout culturel pour le rayonnement d'Arles", font-ils valoir.

Située en Provence, Arles est connue pour ses nombreux vestiges romains, du théâtre antique aux arènes en passant par les thermes de l'empereur Constantin.

Découverte en 1651 dans les ruines du théâtre antique, la statue de Vénus avait été donnée à Louis XIV par les édiles de la ville soucieux de s'attirer les bonnes grâces du Roi Soleil qui l'avait installée dans la Galerie des Glaces de Versailles. Elle y restera jusqu'en 1798, puis sera transférée au Louvre.

"L'idée n'est pas de se réapproprier cette statue qui n'a pas été dérobée. Mais je pense que l'année prochaine où Arles va fêter les 40 ans de l'inscription de huit de ses monuments historiques au patrimoine mondial de l'UNESCO, ce serait bien que l’État fasse un geste en disant : +On ne vous la rend pas mais on vous la laisse en dépôt", a expliqué jeudi Patrick de Carolis.

L'ex-journaliste et ancien président de France Télévisions vient d'être désigné par l'association des maires de France pour siéger au Haut conseil des musées de France.

"Je sais ce qu'est l'attachement d'un directeur de musée à une œuvre", explique Patrick de Carolis, né à Arles, qui fut également directeur du musée Marmottan Monet. "Mais si on part du principe que c'est un dépôt inscrit dans le temps, c'est un geste amical, culturel et de reconnaissance", argue-t-il.

La balle est maintenant dans le camp du Louvre, dépositaire de l'oeuvre, et du ministère de la Culture qui chapeaute le musée.

Quant aux Arlésiens, ils connaissent déjà bien cette oeuvre, revenue une fois dans leur ville en 2013 à l'occasion d'une exposition et dont des répliques trônent à la mairie et au musée "Arles antique", celui qui servirait d'écrin à la sculpture originale si l’État acceptait de la lui confier.


AFP/VNA/CVN

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