France
Ardèche : l'incendie probablement criminel en voie d'être fixé

L'incendie probablement criminel qui a ravagé mercredi 27 juillet près de 1.000 hectares dans l'Ardèche, sans faire de victime, devrait être fixé dans la nuit, mobilisant encore néanmoins quelque 600 pompiers.

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Un Canadair intervient pour éteindre les incendies près du village de Vogüé en Ardèche le 27 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

À minuit, un seul feu était encore "actif", selon le lieutenant-colonel Jean-Michel Chalancon du SDIS de l'Ardèche, autour de la commune de Lussas, près d'Aubenas, sur laquelle cinq départs de feu distincts ont été enregistrés dès la matinée. Trois autres départs de feu ont eu lieu dans un rayon de 10 km.

"On devrait passer à un feu fixé" avant 2h00 du matin, a poursuivi ce responsable, qui entend profiter de la tombée du vent pour "accéder à la totalité des lisières" et ainsi "créer des pistes" pour les engins. En début de soirée, le procureur de la République de Privas avait, sur Twitter, affirmé que la "piste criminelle" était "privilégiée". "GAV (garde à vue) en cours", avait-il aussi tweeté, sans dire dans l'immédiat combien de personnes étaient concernées.

Selon France 3 Auvergne Rhône Alpes, la gendarmerie d'Aubenas a interpellé un suspect à proximité d'un départ de feu et a retrouvé dans son véhicule du matériel qui "pourrait l'incriminer".

Au moins 350 personnes ont été évacuées de la petite commune touristique de Vogüé et de campings alentour, proches des gorges de l'Ardèche, mais le feu n'a pas fait de blessé ni menacé d'habitation. Sur les quelque 150 personnes ayant quitté Vogüé pour une salle polyvalente d'une commune proche, une trentaine avaient cependant regagné leur domicile en fin de soirée, car "le feu ne progressait plus", et ne risquait plus d'atteindre l'autre rive de l'Ardèche et ses grandes étendues de garrigue, selon M. Chalancon.

"Si le feu saute, il y aura une progression très importante et très rapide", avait auparavant souligné le préfet Thierry Devimeux. Entre 550 et 600 pompiers restaient à pied d'œuvre dans la nuit, avec 5 Canadair et un avion Dash, ainsi qu'une centaine d'engins d'intervention et un hélicoptère de la sécurité civile.

"On n’a pas arrêté, pas arrêté" de 09h00 à 15h00, témoigne Romain Charbonnier, 22 ans, pompier volontaire 1ère classe, qui se tient avec deux collègues non loin d'un arbre en flammes devant un paysage calciné où l'odeur de brûlé saisit les narines.

Cette nuit, "il y a de grandes chances qu’on fasse beaucoup de +maîtrises lisières+, on va dans le brûlé et on traite tout ce qui se consume, il y en a pour la nuit voire peut-être plusieurs jours", abonde son camarade Lucas Pinelli, 23 ans, lui aussi pompier volontaire 1ère classe.

Feu fixé dans l'Hérault

Plus tôt mercredi 27 juillet, un incendie ayant brûlé 800 hectares de végétation près de Montpellier avait pu être fixé. "Aucune victime n'est à déplorer et aucune habitation n'a été touchée par le feu", a annoncé en fin d'après-midi la préfecture de l'Hérault. La préfecture a levé sa cellule de crise.

Des habitants de Saint-Michel-de-Rieufret (Gironde) saluent les pompiers partant lutter contre les feux de forêt, le 22 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Par précaution, quelques 130 habitants sur 500 du secteur d'Aumelas avaient été évacués préventivement pour la nuit. Mercredi 27 juillet, toutes "ont pu regagner leur domicile", selon les autorités. Ces nouveaux feux interviennent quelques jours après les deux incendies "hors norme" qui ont ravagé pendant douze jours près de 21.000 ha de forêts en Gironde et entraîné l'évacuation de quelque 36.000 personnes.

Dans ce département, quelque 500 pompiers sont encore sur place pour traiter "les lisières et les points chauds", probablement encore pendant des semaines, a indiqué Thomas Couturier, porte-parole des pompiers. La vigilance rouge pour les risques d'incendie a toutefois été levée. L’un des sites symboles du département, la dune du Pyla, a pu rouvrir mercredi 27 juillet, "dans des conditions sécurisées et avec des cheminements guidés".

"Héros du quotidien"

Dans ce contexte sensible, l'annonce mercredi 27 juillet de la mort d'un pompier volontaire de 54 ans, victime d'une infection bactérienne, qui était intervenu mi-juillet sur un feu du sud d'Avignon a suscité de nombreux hommages dans la classe politique dont celui de la Première ministre Elisabeth Borne, qui a salué au Sénat l'engagement de "nos héros du quotidien".

Sur le plan judiciaire, "une enquête a été ouverte sur une hypothèse criminelle" à propos du feu de Gignac, a indiqué le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent. Toujours dans l'Hérault, dans une autre enquête pour "dégradations volontaires par incendie", un sapeur-pompier volontaire a été placé en garde à vue mercredi 27 juillet.

Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le Sud-Est cet été. 1.600 ha sont notamment partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Si les étés sont secs dans le sud, avec le réchauffement climatique, l'intensité de ces épisodes de sécheresse risque encore d'augmenter, selon les experts de l'ONU. En France, le niveau de sécheresse a atteint un record avec 91 départements sur 96 obligés d'imposer de restrictions sur l'usage de l'eau.


AFP/VNA/CVN

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