>>Élevage : il faut sanctionner sévèrement les vendeurs de substances interdites
La conférence "Contrôle de la sécurité sanitaire des produits aquatiques destinés à l’exportation" s'est organisée le 29 octobre à Hô Chi Minh-Ville par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Le Département de gestion de la qualité des produits agricoles, sylvicoles et aquatiques (NAFIQAD) a exposé aux entreprises une analyse des taux résiduels d’antibiotiques relevés par certains marchés importateurs et proposé des mesures afin d’y pallier, des réglementations que les entreprises doivent observer alors qu’elles risquent aujourd’hui de perdre des parts de marché à l’exportation, ainsi que des sanctions qu’elles encourent.
Concrètement, selon le rapport du NAFIQAD, depuis 2014, la Direction générale Santé et sécurité alimentaire de l’Union européenne (DG SANTE) a relevé 24 entreprises vietnamiennes commettant des infractions dans l’usage de substances antibiotiques, et déclaré que faute d’amélioration de la situation, elle imposerait davantage de barrières techniques pour protéger la santé du consommateur européen.
Conférence sur le contrôle de la sécurité sanitaire des produits aquatiques destinés à l’exportation, le 29 octobre à Hô Chi Minh-Ville |
Concernant le marché américain, sur les neuf premiers mois de cette année, la Food and Drug Administration (FDA) a détecté 35 lots de produits aquatiques d’origine vietnamienne dont le taux résiduel de produits chimiques était supérieur à la limite autorisée.
Le NAFIQAD a recommandé au Département général de l’aquaculture d’organiser régulièrement des examens et des contrôles inattendus dans les locaux des entreprises d’élevage et de sanctionner sévèrement les infractions. Par ailleurs, les organismes compétents doivent sensibiliser la communauté des entreprises et les éleveurs à la sécurité sanitaire concernant les produits aquatiques destinés à l’exportation.
"Ces neuf derniers mois, les exportations de produits aquatiques du Vietnam ont chuté de 17% en variation annuelle. C’est réellement inquiétant !", a fait remarquer Vu Van Tam, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural. D'après lui, la responsabilité de cette forte baisse concerne toutes les organisations.
Pour résoudre ce problème, en dehors de l’action des organismes compétents, les entreprises doivent modifier leur conception de travail. "Les entreprises elles-mêmes doivent élaborer leurs propres zones de matières premières, de qualité et répondant à toutes exigences de sécurité, afin de maîtriser plus aisément toute la chaîne de production", a indiqué M. Tam. Et d’ajouter qu’elles doivent créer un bon environnement d’élevage dès les premières étapes de cette chaîne afin de garantir la sécurité sanitaire de leurs produits.
Élaborer des marques prestigieuses pour valoriser
l’image des produits aquatiques vietnamiens
Selon Nguyên Nhu Tiêp, chef du NAFIQAD, bon nombre d’entreprises vietnamiennes ont construit leur zone d’élevage et obtenu de bons résultats. Les autres entreprises sont appelées à appliquer ce modèle efficace pour améliorer leurs produits destinés à l’exportation.
Concernant ces entreprises toujours, Dang Quôc Tuân, vice-président du conseil d’administration de la compagnie Viêt-Uc, a argumenté que la cause des infractions des entreprises résultait, d’une part, d’une concurrence dure entre les exportateurs mondiaux, notamment d’Inde, et, d’autre part, de la chute des cours à l’exportation. Afin de conserver leur marge, selon M. Tuân, certains éleveurs ont eu recours aux antibiotiques qui coûtent moins cher en matière d’investissement.
"Il faut élaborer des marques prestigieuses pour valoriser l’image des produits aquatiques vietnamiens sur les marchés étrangers. Une fois que les cours repartiront à la hausse, les profits seront répartis plus également entre exportateurs et éleveurs, et ces derniers pourront se livrer sérieusement à leur élevage", a proposé M. Tuân.
Par ailleurs, le représentant de l’Usine d’import-export de produits aquatiques Viêt Thang, située à Nha Trang (province de Khánh Hoà, Centre), a demandé aux organismes de gestion vétérinaire locaux de superviser davantage les entreprises et leurs infrastructures d’élevage pour éviter les infractions.