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Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo (gauche) rencontre le président irakien Barham Saleh, à Bagdad, le 9 janvier. |
Plus tôt dans la journée, il avait atterri à Bagdad pour une visite surprise, avant de se rendre à Erbil, au Kurdistan irakien. Depuis que le président Donald Trump a annoncé, à la surprise générale, le retrait de quelque 2.000 soldats américains de Syrie, les interrogations se multiplient sur le sort des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde syrienne et fer de lance du combat contre le groupe jihadiste État islamique (EI). Ankara, qui considère les YPG comme une organisation "terroriste", menace de les attaquer.
Il est "important de faire tout ce que nous pouvons pour nous assurer que ces gens qui ont combattu avec nous soient en sécurité", a déclaré M. Pompéo. S'exprimant depuis Erbil, il a encore assuré que le président turc Recep Tayyip "Erdogan a pris des engagements, il comprend (...) que nous voulons en être sûrs". "Nous allons faire de vrais progrès dans les jours à venir", a-t-il ajouté, alors que mardi 8 janvier Ankara a catégoriquement démenti s'être engagé auprès de Donald Trump à garantir la sécurité des YPG.
Il y a deux semaines, M. Trump avait suscité les critiques en Irak en rendant visite à des soldats américains stationnés dans le pays, sans rencontrer aucun dirigeant irakien. M. Pompeo, lui, a été reçu par les dirigeants kurdes à Erbil et des autorités fédérales à Bagdad.
Soutien américain
Il leur a promis "le soutien des États-Unis (...) pour assurer la stabilité et la sécurité".
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo (gauche) rencontre le chef de la diplomatie jordanienne Aymane Safadi à Amman, le 8 janvier. |
Et il a plaidé pour "la poursuite de la coopération" entre armées "pour s'assurer que la défaite du groupe État islamique soit durable". "L'EI est défait militairement mais la mission n'est pas accomplie", a renchéri le président irakien Barham Saleh, estimant avoir "besoin du soutien américain". Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton, en visite mardi 8 janvier en Turquie, avait affirmé que les États-Unis allaient s'assurer que l'EI avait vraiment été vaincu avant un départ de Syrie. Mike Pompeo s'est refusé à évoquer un calendrier, alors que l'administration américaine s'emploie à rassurer ses partenaires régionaux et occidentaux, déjà ébranlés par la stratégie parfois illisible du président américain au Moyen-Orient.
La question de la présence de l'EI en Syrie, qui partage avec l'Irak plus de 600 km de frontières, désertiques et propices à l'installation de cellules jihadistes clandestines, est majeure pour Bagdad. Même s'il a annoncé en décembre 2017 la fin de trois années de guerre contre l'EI, des jihadistes continuent de mener des attaques. Mardi 8 janvier, deux personnes ont ainsi été tuées par une voiture piégée au nord de Bagdad. Fin décembre, M. Trump avait bien assuré que, s'il retirait les troupes américaines de Syrie, il ne prévoyait "pas du tout" de retirer celles d'Irak, qui pourrait servir de "base" pour éventuellement "intervenir en Syrie".
Mais cette présence même fait débat dans le pays, pris en étau entre ses deux grands alliés eux-mêmes ennemis, l'Iran et les États-Unis. Ainsi, le bloc pro-Iran qui gagne en puissance militaire et surtout politique en Irak avait de nouveau poussé pour un calendrier de retrait des forces américaines au lendemain de la visite de M. Trump. Après l'Égypte, M. Pompeo doit se rendre à Bahreïn, aux Émirats arabes unis, au Qatar, en Arabie saoudite, à Oman et au Koweït.
AFP/VNA/CVN