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Jay-Z en concert à Austin, au Texas, le 13 octobre 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce qui arrive à Meek Mill montre comment notre système judiciaire piège et harcèle des centaines de milliers de Noirs chaque année", écrit Jay-Z, 47 ans, dans une tribune publiée par le New York Times. "Au lieu d'une deuxième chance, le délai d'épreuve se transforme en terrain miné, où un mauvais pas entraîne des conséquences plus lourdes que le délit", dénonce le géant du rap.
Meek Mill est représenté par sa société de management, Roc Nation. Une magistrate de Philadelphie a condamné la semaine dernière Meek Mill à entre deux et quatre ans d'incarcération pour avoir enfreint les termes de sa libération conditionnelle, provoquant des cris de surprise dans la salle car le procureur n'avait pas demandé de peine de prison.
Meek Mill, âgé de 30 ans, avait été interpellé en 2008 pour détention de stupéfiants et d'arme à feu. Il avait alors passé neuf mois en prison avant d'être placé en liberté conditionnelle, avec comparutions obligatoires régulières devant le juge. La magistrate a estimé que le rappeur n'avait pas respecté les conditions de son maintien en liberté, citant notamment une bagarre en mars dans un aéroport américain. Le rappeur n'avait pas été inculpé pour cette altercation.
Sa condamnation a provoqué une vague d'indignation et des centaines de manifestants s'étaient rassemblés lundi devant le tribunal de Philadelphie, sa ville d'origine, où il a été condamné le 6 novembre.
Meek Mill sur scène à Atlanta le 24 mars 2017. |
Meek Mill affirme avoir été tabassé par la police lors de son arrestation en 2008 et avait choisi une photo de son visage tuméfié pour la pochette de sa mixtape "DC4". Son dernier album "Wins and Losses" a atteint la troisième marche des meilleures ventes cette année aux États-Unis.
Rater un rendez-vous avec les autorités, ne pas respecter l'heure d'un couvre-feu: au moins 61.250 personnes sont détenues aux États-Unis pour ce type d'atteintes mineures aux conditions de leur liberté conditionnelle, selon une enquête récente de l'organisation américaine à but non lucratif The Marshall Project.
Sur les 4,65 millions de personnes en liberté conditionnelle ou surveillée aux États-Unis en 2015, 30% étaient Noires, selon le ministère de la Justice. "Le système les traite comme un danger pour la société, en les surveillant et les suivant constamment pour toute infraction mineure, avec pour but de les remettre en prison", accuse Jay-Z.
AFP/VNA/CVN