Après l'EI, Mossoul en combat contre les bactéries résistantes

Si la résistance aux antibiotiques est devenue une question mondiale, la consommation de ces médicaments ayant explosé en quelques décennies, il atteint des proportions dangereuses à Mossoul, l'une des plus grandes villes d'Irak, où les blessés de guerre se comptent par dizaines de milliers.

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Un jeune patient pose à l'extérieur de chambres d'isolation ouvertes par Médecins sans frontières à Mossoul en Irak, le 30 janvier.
Photo: AFP/VNA/CVN

Il a survécu à trois ans de règne du groupe État islamique (EI) sur Mossoul. Mais aujourd'hui, la jambe arrachée par un explosif abandonné par les jihadistes, Abdallah, 12 ans, lutte contre un autre mal, mortel aussi: sa résistance aux antibiotiques.

Après avoir marché sur une bombe avec son grand frère - mort dans l'explosion - il y a six mois, Abdallah a subi cinq opérations et a été examiné par plusieurs médecins dans trois hôpitaux différents de la ville. Depuis, sa santé n'a fait que se détériorer.

Atteint par une infection résistante aux antibiotiques, il a été pris en charge dans l'une des dix chambres d'isolation ouvertes par l'ONG Médecins sans frontières (MSF) à Mossoul.

"À chaque fois que j'en sors, je dois mettre une charlotte et des gants et me stériliser les mains", explique à l'AFP ce garçon qui a perdu sa jambe gauche et une grande partie de son bras du même côté.

Blessures vieilles de 30 ans

Depuis que ces chambres sont opérationnelles, MSF dit avoir accueilli plus de 130 patients, dont environ 40% souffraient d'infections multirésistantes.

Pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce type d'immunité développée à force d'absorber des antibiotiques est l'une des principales menaces pour la santé mondiale.

Des maladies comme la pneumonie ou la tuberculose pourraient même évoluer vers des formes qui ne peuvent être traitées avec les médicaments actuellement disponibles, a prévenu l'OMS.

Au Moyen-Orient, le problème se pose déjà depuis quelques temps. Dans la région, les antibiotiques, disponibles sans ordonnance, sont très consommés.

À Mossoul, où vivaient jusqu'en 2014 près de deux millions de personnes, la guerre, les blessures et la pollution ne font qu'aggraver les choses dans une province où le nombre de lits d'hôpitaux a chuté de 6.000 à 1.000 en cinq ans.

"Les conflits jouent un rôle important: nous avons vu la résistance aux antibiotiques augmenter et toucher de plus en plus de patients", assure à l'AFP le docteur Zakaria al-Bakri, chargé de l'unité où Abdallah est alité.

AFP/VNA/CVN

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