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Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, arrive pour une conférence de presse après la réunion du Comité fédéral de l'open market à Washington, le 30 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les investisseurs anticipent depuis plusieurs semaines une baisse des taux directeurs de la banque centrale des États-Unis, la première de 2025, qui a paru s'imposer après des rapports montrant une dégradation du marché du travail.
Mais ces enjeux économiques ont en partie été éclipsés par une cascade d'événements qui ont secoué l'institution monétaire, censée œuvrer à l'abri des interférences politiques.
D'abord, la démission surprise d'une gouverneure, Adriana Kugler, a permis au président Donald Trump de placer à la Fed Stephen Miran, un de ses fidèles.
M. Miran a prévenu qu'il ne démissionnerait pas de son poste à la tête du Comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison Blanche, mais prendrait seulement un congé sans solde, son mandat à la Fed ne devant durer que quelques mois.
Le maintien de ce lien avec la présidence a révolté l'opposition démocrate, pour qui il ne fera qu'appliquer les injonctions de Donald Trump à baisser les taux.
Le Sénat à majorité républicaine s'est dépêché de confirmer la nomination de Stephen Miran lundi soir 15 septembre, ce qui lui a permis de prêter serment mardi matin 16 septembre, juste à temps pour participer au premier des deux jours de réunion de la Fed.
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Cette combinaison d'images créées le 22 août 2025 montre la gouverneure de la Réserve fédérale américaine (Fed) Lisa Cook et le président américain Donald Trump. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La gouverneure Lisa Cook, nommée sous le démocrate Joe Biden, a su aussi à la dernière minute qu'elle pourrait bien honorer ce rendez-vous incontournable de la politique monétaire américaine.
Accusée par le camp présidentiel d'avoir menti à des banques pour obtenir des prêts immobiliers personnels, Mme Cook affronte Donald Trump devant la justice pour rester en place.
Une cour d'appel a rejeté lundi soir 15 septembre une requête visant à l'empêcher de siéger.
La Maison Blanche a juré de porter l'affaire jusqu'à la Cour suprême, dont Donald Trump a cimenté la majorité conservatrice lors de son premier mandat.
Divisions
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Les investisseurs s'attendent majoritairement à ce que la Réserve fédérale avance à petits pas, en commençant par baisser ses taux d'un quart de point de pourcentage. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En parallèle, l'équation économique s'est compliquée.
L'an dernier à la même époque, la Fed avait baissé ses taux d'un demi-point d'un coup, puis d'un quart de point en novembre et un quart de point en décembre.
Elle avait ensuite tout mis sur pause, arguant que l'incertitude entourant les conséquences des politiques de Donald Trump était trop forte pour déterminer la direction de l'économie et la réponse monétaire appropriée.
Les derniers rapports officiels sur l'emploi semblent avoir convaincu la majorité des banquiers centraux qu'il était temps de redonner un peu d'air à l'économie.
Les investisseurs s'attendent majoritairement à ce que la Réserve fédérale avance à petits pas, en commençant par baisser ses taux d'un quart de point de pourcentage (ils sont dans une fourchette entre 4,25% et 4,50%).
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Ce sont au total douze personnes qui votent sur les taux d'intérêt, dont les visions risquent d'entrer en collision. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La Fed ne s'engagera à rien mais c'est le début d'un cycle de détente", estime auprès de l'AFP Diane Swonk, économiste chez KPMG, qui pense que "les changements dans la gouvernance" vont concourir à rendre l'institution plus accommodante.
Mais ce sont au total douze personnes qui votent sur les taux d'intérêt, dont les visions risquent d'entrer en collision.
Economiste chez EY, Gregory Daco se demande si Stephen Miran plaidera comme Donald Trump pour des baisses massives dès cette réunion, ce qui accentuerait "la perception d'une politisation de la Fed".
Ou il pourrait préférer une baisse d'un demi-point, "ce que le gouverneur Christopher Waller et la gouverneure Michelle Bowman pourraient aussi préconiser", pointe-t-il auprès de l'AFP.
Les analystes de la Deutsche Bank pensent également que ces trois gouverneurs pourraient voter contre la décision majoritaire, ce qui serait une première depuis 1988.
Ils n'excluent pas qu'un ou deux présidents de Fed régionales votent à l'inverse pour laisser les taux inchangés, de crainte d'alimenter l'inflation.
AFP/VNA/CVN