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Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, à l'Élysée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce résultat, conforme aux dernières prévisions publiées par l'Insee et par la Banque de France, est de loin supérieur à celui de 2016, où la croissance économique avait patiné à 1,1%, sur fond de grèves et d'intempéries.
"C'est le meilleur chiffre que l'économie française ait obtenu depuis 2011", a souligné le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, disant "se réjouir d'avoir une France qui retrouve des couleurs économiques".
"Il faut accélérer la transformation économique de notre pays pour que la croissance soit stable et qu'elle soit solide. Il faut que cette croissance profite à tous les Français, et c'est ça peut-être le défi le plus important", a-t-il poursuivi.
Selon l'Insee, les bons résultats de 2017 s'expliquent tiennent notamment aux chiffres du quatrième trimestre, où la croissance a atteint 0,6%. L'organisme public a en revanche légèrement révisé à la baisse le chiffre du troisième trimestre, à +0,5% contre +0,6%.
Évolution trimestrielle de la croissance française en % du PIB. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Au total, la France a enregistré cinq trimestres à plus de 0,5% de croissance. On n'avait pas vu ça depuis un moment", insiste Stéphane Colliac, économiste chez Euler Hermes, qui évoque un "décollage économique" après "un long tunnel".
"1,9% de croissance, c'est un très bon résultat, surtout quand on voit d'où on vient", abonde Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture chez Xerfi.
Dans sa dernière loi de finances, votée fin 2017, le gouvernement avait pronostiqué une hausse de l'activité de 1,7% sur l'ensemble de l'année, en hausse de 0,2 point par rapport à l'hypothèse initiale retenue par Bercy.
Mais le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait laissé entendre récemment que le résultat pourrait être supérieur aux attentes. "La croissance est solide. Elle devrait approcher les 2% en 2017", avait-il déclaré lors de ses vœux aux acteurs économiques.
"Entreprises optimistes"
Selon l'Insee, l'économie française a essentiellement profité l'an dernier d'une accélération de l'investissement, tant du côté des entreprises (+4,3% après +3,4% en 2016) que des ménages (+5,1% après +2,4%).
"C'est la preuve que les entreprises sont offensives et optimistes quant à leurs perspectives économiques", dit Alexandre Mirlicourtois.
Les dépenses de consommation, biens et services confondus, ont progressé de 1,3% sur l'ensemble de l'année, malgré un ralentissement notable lors du dernier trimestre (+0,3% contre +0,6% au trimestre précédent).
Dans les rues de Lille, à la période des soldes en 2017. |
La production a augmenté de 2% dans l'industrie, de 2,4% dans la construction, et de 2,3% dans le secteur agricole, qui avait connu un recul de 5,6% en 2016 en raison des intempéries.
Les exportations ont enregistré une hausse de 3,5%, après +1,9% en 2016. Les échanges commerciaux ont néanmoins continué de peser sur l'activité, amputant la croissance de 0,4 point de PIB contre 0,8 point de PIB en 2016, en raison du dynamisme des importations (+4,3%).
Le déficit commercial, talon d'Achille de l'économie française, est "encore élevé, mais les exportations se sont très bien comportées en fin d'année ce qui est de bon augure pour 2018", décrypte Stéphane Colliac.
La France pourra-t-elle poursuivre sur sa lancée, voire dépasser le cap symbolique des 2% de croissance cette année ? "C'est probable", répond Alexandre Mirlicourtois, qui insiste sur le "contexte porteur" au niveau de la zone euro, où la croissance devrait atteindre 2,2% en 2017, selon les prévisions de la Commission européenne.
D'après l'Insee, le dynamisme économique actuel devrait se poursuivre en 2018 : l'institut statistique prévoit ainsi une croissance de 0,5% puis de 0,4% aux premier et deuxième trimestres 2018, grâce notamment à la bonne tenue des exportations.
Pour l'heure, la prudence reste néanmoins de mise du côté du gouvernement, qui table sur une hausse de 1,7% du PIB, mais n'écarte pas une éventuelle bonne surprise.
"L'important pour 2018 sera de mettre l'accent à nouveau sur l'investissement des entreprises afin de relâcher les contraintes physiques sur la production", juge Philippe Waechter, économiste chez Natixis AM. Pour lui, les entreprises "butent" actuellement sur l'obstacle du "recrutement" pour "accroître leur production".