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Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres lors du sommet africain sur le climat à Nairobi, le 5 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce sommet historique vise notamment à attirer des financements internationaux pour des projets verts sur le continent africain, qui pourrait ainsi se développer économiquement tout en luttant contre le réchauffement climatique qui le frappe durement.
Mardi 5 septembre, les Émirats arabes unis, qui accueilleront la prochaine conférence de l'ONU sur le climat (COP28) en fin d'année, ont promis 4,5 milliards d'USD (4,1 milliards d'euros) d'investissement dans les énergies propres en Afrique.
Cette initiative doit permettre de développer 15 gigawatts d'énergie propre d'ici à 2030, a expliqué Sultan Al Jaber, qui dirige la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis ADNOC et la société gouvernementale d'énergies renouvelables Masdar.
Sultan Al Jaber, qui présidera également les discussions de la COP28, a également demandé une "remise à niveau complète de l'architecture financière mondiale qui a été construite pour une autre époque", afin notamment de "réduire le fardeau de la dette" qui paralyse de nombreux pays.
Après avoir exhorté le monde à faire de l'Afrique "une superpuissance des énergies renouvelables", le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui aussi appelé à une réforme de ce système "dépassé, injuste et dysfonctionnel".
"Les structures de gouvernance mondiale reflètent le monde tel qu'il était, et non tel qu'il est", a-t-il estimé en conférence de presse.
"Système équitable"
Chefs d'État et de gouvernement, ministres et dirigeants économiques d'Afrique et d'ailleurs sont réunis depuis lundi 4 septembre dans la capitale kényane Nairobi pour un sommet continental inédit.
Le président du COP28 Sultan Al Jaber lors du sommet africain sur le climat à Nairobi, le 5 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette réunion lance quatre mois de négociations climatiques internationales, qui culmineront avec une bataille annoncée sur la fin des énergies fossiles lors de la COP28 à Dubaï de fin novembre à début décembre.
"L'Afrique détient la clé pour accélérer la décarbonation de l'économie mondiale", a affirmé lundi 4 septembre le président kényan William Ruto dans son discours d'ouverture, qualifiant l'Afrique de "puissance au potentiel inexploité".
Mardi 5 septembre, il a estimé que sans un "régime juste" offrant un allégement de la dette et des investissements abordables, le continent ne pourra pas exploiter son potentiel vert.
"Nous voulons un système financier équitable qui traite tout le monde de la même manière", a-t-il affirmé.
Malgré sa richesse en ressources naturelles, seulement 3% des investissements énergétiques dans le monde sont actuellement réalisés sur le continent africain.
"Notre objectif est la prospérité, pas seulement la survie", a insisté Ken Ofori-Atta, ministre des Finances du Ghana et président du V20, groupement de plus de 50 pays vulnérables au changement climatique.
"Responsabilités"
Une transition énergétique propre dans les pays en développement est cruciale pour tenter de maintenir l'objectif de l’Accord de Paris consistant à limiter le réchauffement climatique "bien en-dessous" de deux degrés Celsius depuis l'époque préindustrielle, et de 1,5°C si possible.
Pour y parvenir, l'Agence internationale de l'énergie affirme que les investissements devront atteindre 2.000 milliards d'USD (1.852 milliards d'euros) par an d'ici une décennie, soit huit fois plus qu'actuellement.
Dans son discours, Antonio Guterres a également appelé les dirigeants du G20, réunis ce week-end en Inde, à "assumer (leurs) responsabilités".
Le sommet de Nairobi vise également à dégager une vision africaine sur le développement et le climat en vue des négociations climatiques à venir, un objectif ambitieux pour un continent abritant 1,4 milliard d'habitants dans 54 pays politiquement et économiquement divers.
AFP/VNA/CVN