Anti-corruption : pas de repos pour les coupables

Entre fin 2017 et début 2018, plusieurs procès ont été intentés pour juger de graves dossiers de corruption. Un gage de l’importante détermination du Parti, de l’État et du gouvernement dans la lutte contre cette plaie qui gangrène le pouvoir à tous les étages.

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Le 22 janvier, des peines sont tombées pour les accusés et coaccusés impliqués dans l’affaire survenue au sein du Groupe pétrolier du Vietnam (PetroVietnam) et de la Compagnie par actions de construction de PetroVietnam (PVC). Parmi ceux recevant les pleines les plus lourdes, Dinh La Thang, ancien président du Conseil des membres de PetroVietnam, a été condamné à 13 ans d’emprisonnement, pour "Actes volontaires contraires aux réglementations de l’État relatives à la gestion économique, causant de graves conséquences".

La réclusion à perpétuité a été prononcée pour Trinh Xuân Thanh, ancien président du Conseil d’administration de PVC et ancien vice-président du Comité populaire de la province de Hâu Giang (Sud), pour "acte de détournement de biens". L’ancien directeur général de PVC, Vu Duc Thuân, a quant à lui été condamné à 22 ans de prison ferme.

Nul n’est au-dessus de la Loi

Au dernier jour du procès, avant que les verdicts ne tombent, les accusés ont eu l’opportunité de présenter leurs dernières paroles. Pleurs, excuses et regrets s’en suivirent. Dinh La Thang a adressé, la tête baissée, ses excuses au Parti, à l’État et au peuple vietnamiens, aux générations de travailleurs des secteurs du pétrole et du gaz, des communications et des transports, ainsi qu’aux habitants de Hô Chi Minh-Ville.

Procès du 18 janvier des accusés de l’affaire survenue au sein de PetroVietnam et de PVC
Photo : Doan Tuân/VNA/CVN

Dinh La Thang a en même temps exprimé sa fidélité absolue à la direction du Parti et de l’État vietnamiens et sa confiance dans la ligne de jugement impartiale, objective, juste et humaniste du jury. Cet homme politique - ancien membre du politburo du Parti communiste vietnamien, ancien secrétaire du Comité du Parti pour Hô Chi Minh-Ville et ancien ministre des Transports et des Communications - avait été considéré comme un exemple parmi les dirigeants en action. Mais, auparavant, en tant que président du Conseil des membres de PetroVietnam, il s’était impliqué dans les affaires de PetroVietnam, lesquelles avaient causé de sérieuses pertes économiques.

Il est un peu tard pour être désolé ou pour avoir des regrets. Telle est la Loi, droite comme la Justice. Tout citoyen se doit de respecter strictement la Loi et tout acte de violation à l’encontre de celle-ci sera condamné afin de maintenir l’ordre, de garantir l’existence d’un régime politique, d’un pays et, dans ce cas-là, d’affirmer la volonté inébranlable de lutter contre la corruption, ce fléau qui ronge le pays de l’intérieur.

Dans n’importe quelle société, le bien et le mal coexistent. Mais si l’on se dévoue à lutter contre le mal, ce dernier reculera, ou tout du moins il ne pourra plus se répandre, et la société sera meilleure, c’est une évidence. Dans la lutte contre la corruption, la mise en lumière des affaires et le jugement des acteurs impliqués doivent se faire de manière dynamique, systématique et transparente pour maintenir la confiance du peuple et le consensus de la société : les deux facteurs de base d’une société prospère. Et on peut constater une détermination sans précédent au Vietnam en ce qui concerne ce domaine, à tous les échelons, avec des résultats très encourageants.

"Le travail de prévention et de lutte contre la corruption doit être poursuivi de façon plus énergique et efficace", a souvent répété le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam, Nguyên Phu Trong. "Nul n’est au-dessus de la Loi et aucune partie impliquée dans la corruption ne sera épargnée", a asséné à plusieurs reprises l’homme qui est également président du Comité central de pilotage de la prévention et de la lutte contre la corruption.

Ni ministre, ni député, ni aucun autre responsable ne passera entre les mailles du filet s’il s’avère être impliqué dans une telle affaire. Nul n’est à l’abri et peu importe si les personnes impliquées sont haut placées car : "Une fois que le four est chaud, même le plus mouillé des bois s’enflamme !". Cette formule paraphrasée utilisée par le chef du Parti et ressassée tel un ronronnement permanent passe un message on ne peut plus clair.

L’ordre donné, la sentence tombe

Lors de la réunion de la permanence du Comité central de pilotage de la prévention et de la lutte contre la corruption, le 25 novembre dernier à Hanoï, Nguyên Phu Trong a apprécié les efforts des organes compétents dans le traitement de graves affaires économiques et de corruption. Selon lui, dès la réunion en avril 2017 de la permanence dudit comité, plusieurs avancées ont été réalisées, notamment au cœur de certaines affaires. Ces résultats positifs ont été grandement appréciés des habitants. Cependant, le traitement de quelques affaires s’avère encore lent et fastidieux notamment dans les étapes d’investigation, de récupération d’actifs corrompus et de détermination des chefs d’accusation.

La mise en lumière des affaires de corruption se poursuit en 2018.
Photo : Doan Tuân/VNA/CVN

Le secrétaire général du Parti a néanmoins demandé aux organes compétents de renforcer leur coopération pour accélérer ces enquêtes et les procédures nécessaires au traitement de ces dossiers qui retiennent une grande attention de l’opinion publique. Il a salué l’élaboration d’une liste des missions d’urgence afin de mieux traiter les dossiers. Il a par ailleurs recommandé de se concentrer sur le traitement des affaires d’"actes volontaires contraires aux réglementations de l’État relatives à la gestion économique, ayant causé de graves conséquences" et de "détournement de biens" au sein de la Société par actions PVC de PetroVietnam, ainsi que de celle sur la participation de PetroVietnam au capital d’Oceanbank ayant causé une perte de 800 milliards de dôngs.

Nguyên Phu Trong a insisté sur la nécessité de porter ces affaires devant les tribunaux fin 2017, ou février 2018 au plus tard. Ainsi, l’ordre a été donné et la sentence est tombée. Les violations de l’Oceanbank, de PetroVietnam et de sa compagnie filiale PVC ont ainsi été sévèrement sanctionnées. On attend encore les jugements à suivre dont notamment l’affaire de la Compagnie par actions de l’immobilier de PVC (PVC Land).

Cependant, comme la corruption ne date pas d’hier et a gangrené tous les échelons du système, ce combat reste très difficile à mener. Le Parti et l’État sont plus que conscients que cette lutte est une mission importante, permanente, urgente, difficile, compliquée et fastidieuse.


Synthèse par Linh Thao/CVN

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