Antananarivo retrouve son «Palais de la Reine»

Ravagé par un incendie il y a dix-sept ans, le «Palais de la Reine», principal monument d’Antananarivo et symbole fort de l’identité malgache, attend toujours l’argent qui lui permettra d’être entièrement rénové et transformé en musée.

Une vue générale du «Palais de la Reine», principal monument d’Antananarivo à Madagascar.

Rouvert au public depuis quelques semaines, le «Rova» -siège de la royauté-, communément appelé «Palais de la Reine» en hommage aux reines qui y ont régné au XIXe siècle, est à nouveau fréquenté par les habitants de la capitale, qui s’y promènent le dimanche en famille.

«Mais ce n’est plus la même chose, même si c’est restauré», se désole Nuccia, 25 ans.

Si on peut l’approcher, le palais reste une coquille vide. L’intérieur en bois précieux conçu par l’architecte français Jean Laborde en 1835 a été ravagé par l’incendie du 6 novembre 1995.

Des travaux de réhabilitation effectués par le groupe français Colas (filiale de Bouygues) pour 6,5 millions d’euros depuis 2006 ont permis de consolider les fondations du palais.

Le grand pilier de bois de palissandre de 40 mètres, structure centrale du palais, est désormais en béton. Et des ardoises ont remplacé des tuiles de bois sur la toiture.

«Le palais en soi n’est pas impressionnant, mais c’est toute l’histoire qu’il y a derrière ce palais qui est fascinante et touchante», confie Jeannine, une touriste française.

«Au niveau de l’architecture, c’est corinthien, romain, et même ionien», précise Elian.

Des fonds recherchés pour la mise en place du musée

Si les visiteurs sont revenus, le chantier du Rova est loin d’être achevé : il faut encore en refaire l’intérieur, et y aménager un musée.

Au pied du palais aux murs de pierre qui domine Antananarivo, il ne reste rien des élégants édifices annexes de Tranovola («maison d’argent») et Manampisoa («surcroît de beauté»), à part une plaque en pierre signalant leur emplacement. Il n’est pas prévu pour l’instant de les reconstruire.

Mais Mahitsielafanjaka («le juste règne longtemps») a été reconstitué. C’est l’ancienne demeure traditionnelle de l’épouse du roi Andrianapoinimerina, une petite maison en bois sans fenêtre. Des seins sculptés sur la porte y signalent qu’il s’agissait de la demeure de la reine.

«La chambre du roi est minuscule», s’étonne un touriste chinois, lunettes de soleil en écailles et appareil photo autour du cou.

«Le roi se cachait au plafond en montant cette échelle lorsqu’il avait une visite», raconte Elian. «Le visiteur était accueilli par son épouse et le roi lui lançait un caillou sur la tête quand le visiteur était une personne bienveillante», poursuit Elian.

Mais si les visiteurs sont revenus, le chantier du Rova est loin d’être achevé : il faut encore en refaire l’intérieur, et y aménager un musée.

L’État n’a pu consacrer qu’un budget limité à la restauration du Rova, qui réclamera encore des millions d’euros. D’autant qu’il reste 1,3 million d’euros à payer des travaux précédents.

«Nous ne savons pas quand les travaux reprendront, la priorité, c’est les élections» annoncées en mai 2013, explique la ministre de la Culture et du Patrimoine Elia Raveloma-nantsoa. «Nous ferons appel à des fonds, à des donations diverses pour la mise en place du musée et la reconstitution d’objets d’époque.» 

AFP/VNA/CVN

 

 

 

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