>>Au moins 61 morts dans un glissement de terrain en Colombie
Après les torrents de boue causés par le débordement d'une rivière, sous l'effet de fortes précipitations, les tractopelles continuent de déblayer les troncs d'arbres et autres décombres jonchant le sol, sous le regard inquiet de la population de cette région montagneuse et difficile d'accès.
Les riverains, qui ont passé une nuit blanche, redoutent une aggravation du bilan qui s'établit désormais à 78 morts, selon le dernier rapport émis par l'Unité nationale pour la gestion du risque de catastrophes naturelles (UNGRD). 542 personnes sont par ailleurs sans abri.
Des familles en attente de nouvelles de leurs proches le 19 mai à Salgar. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est horrible, on n'a pas de mots pour cela, on a l'impression de faire un cauchemar, l'ampleur du désastre est tellement effrayante", confie Nora Quinceno, encore sous le choc de la catastrophe qui a quasiment rayé de la carte un hameau entier dans cette localité de 18.000 habitants, situé à environ 100 kilomètres de Medellin, dans le département d'Antioquia.
Après une interruption des recherches pendant la nuit, quelque 166 secouristes, équipés de chiens spécialisés et de matériel humanitaire, ont eu à l'aube une réunion rapide à l'église de Salgar, avant de se remettre à la tâche dans des conditions difficiles, sous un soleil de plomb.
"La situation n'est pas simple"
"La pluie est tombée toute la nuit, le niveau de la rivière est de nouveau monté et cela va énormément compliquer la récupération des victimes", a déclaré Alfredo Vergara, commandant des pompiers du secteur.
Près de 400 membres des services d'urgence ont été dépêchés sur place afin d'apporter un soutien psychologique et d'évaluer les besoins matériels de la population dans cette zone dépourvue d'électricité et d'eau potable.
"La situation n'est pas simple, ce sont des familles entières qui ont été perdues", a commenté Cesar Ureña, le directeur de la Croix Rouge colombienne.
Le président Juan Manuel Santos, qui a effectué un survol de la région la veille, a décrété le secteur en état de "calamité naturelle". "Nous ne les oublierons pas", a affirmé le chef de l'État, qualifiant la situation de "dantesque", dans une intervention télévisée mardi 19 mai.
Le gouvernement a déjà annoncé une indemnisation de 16 millions de pesos (environ 7.000 dollars) pour chaque famille, ainsi que la prise en charge du loyer en attendant la reconstruction du logement.
Les glissements de terrain sont fréquents en Colombie, un pays vulnérable aux catastrophes naturelles en raison de sa position géographique et de sa topographie.
AFP/VNA/CVN