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PDG d'Amazon Jeff Bezos (gauche) à Washington en 2016 et le président américain Donald Trump, à Los Angeles en mars 2018. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le président Donald Trump a une animosité personnelle bien documentée à l'égard de M. Bezos, d'Amazon et du Washington Post", déclare le groupe de Jeff Bezos -qui à titre personnel est aussi propriétaire du quotidien Washington Post- dans sa demande déposée dans une cour de justice lundi 10 février.
Amazon, leader du marché mondial du cloud (informatique et stockage de données à distance), était donné favori pour l'obtention du contrat JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure), qui s'étend sur une durée de dix ans.
Il vise à moderniser la totalité des systèmes informatiques des forces armées américaines dans un système géré par intelligence artificielle.
Depuis que Microsoft l'a remporté en novembre, Amazon accuse le président d'avoir piloté le choix du Pentagone sans considération pour les arguments objectifs, qui, selon elle, penchent largement en sa faveur, que ce soit en termes d'expérience ou de technologie.
"Le président Trump a démontré maintes fois sa volonté d'utiliser sa qualité de chef des armées pour interférer avec des fonctions gouvernementales, y compris l'attribution de contrats fédéraux, à des fins personnelles", commente un porte-parole de la division Amazon Web Services (AWS).
Amazon fait notamment référence à des propos rapportés par James Mattis. L'ancien secrétaire d'Estat américain à la Défense a déclaré que Donald Trump lui avait dit "d'envoyer paître Amazon" lors d'une discussion sur ce contrat.
"Garder la confiance du public dans le processus d'attribution des contrats nécessite une investigation complémentaire des archives administratives, surtout au vu de l'ordre du président +d'envoyer paître Amazon+", continue le porte-parole.
"La question à se poser est la suivante : le président des Estats-Unis devrait-il être autorisé à utiliser le budget du ministère de la Défense à des fins personnelles et politiques ?", conclut-il.
AWS voudrait aussi que James Mattis, Mark Esper, l'actuel ministre de la Défense, et d'autres personnes impliquées dans le processus de décision répondent à des questions.
"Le ministère s'oppose fermement à ce que de hauts responsables du Pentagone ne fassent des dépositions", a réagi le lieutenant-colonel Robert Carver, porte-parole du ministère.
"Cette requête n'est pas nécessaire, elle est fastidieuse et cherche simplement à retarder le processus de mise en place de cette importante technologie au service de nos combattants", a-t-il ajouté.
En novembre, Mark Esper avait réfuté les critiques d'Amazon. "Je suis convaincu que (le processus d'attribution) a été mené librement et manière juste, sans influence extérieure", avait-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Séoul.
Le Pentagone a assuré en décembre que la plainte d'Amazon ne retarderait pas la mise en oeuvre du contrat.