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Un panneau d'interdiction de circulation des voitures diesel fixé à Hambourg (Nord de l'Allemagne) le 15 mai. |
Les plus vieux véhicules diesel ne pourront plus emprunter deux tronçons de rue de 1.600 mètres et 580 mètres après une décision de justice autorisant les villes à mettre en place de telles restrictions afin d'assainir l'air.
La brèche est ouverte depuis une décision de justice fin février. La Cour administrative fédérale a estimé que les diesel pourront être "progressivement" bannis par des métropoles, en commençant par les plus anciens et en prévoyant des exceptions "pour les artisans ou certains groupes d'habitants".
À Hambourg, où l'air est particulièrement pollué, Sabine, employée dans un bureau donnant sur une des rues, est favorable aux restrictions et même "à l'interdiction du diesel", car "l'Allemagne doit faire quelque chose" pour améliorer la qualité de l'air.
Scepticisme
Mais le gouvernement, souvent décrié pour sa proximité avec le lobby de l'industrie automobile, ne veut pas entendre parler d'interdictions de circulation. Berlin refuse ainsi pour l'instant d'instaurer une "vignette bleue", un mécanisme national qui permettrait de faciliter les contrôles. Du coup à Hambourg beaucoup craignent une mesure inefficace, déplaçant le problème vers d'autres rues.
"Qui veut contrôler ça?" s’interroge Felix, commerçant sur un des tronçons visés. "Je soutiendrais la mesure si je la trouvais applicable, mais je ne pense pas que ça serve à quelque chose". Présenté comme un moyen de tenir les objectifs climatiques de réduction des émissions de CO2 - sa consommation à distance comparable est moindre qu’avec l’essence - le diesel reste subventionné dans nombre de pays européens.
Volkswagen a admis l'utilisation de logiciels capables de fausser les résultats des tests d'émission, dissimulant le niveau réel de la pollution aux oxydes d'azote (NOx), qui favorisent les maladies respiratoires et cardiovasculaires. Entre 2015 et 2017, la part du diesel dans les ventes de voitures neuves en Allemagne est passée de 47,7% à 38,7%.
Face à cette tendance, et espérant "clore le débat sur la fin du diesel", le plus grand équipementier automobile mondial Bosch a présenté fin avril une nouvelle technologie permettant de "diminuer drastiquement" les émissions. À l'unisson des grands constructeurs, Volkmar Denner, Pdg de Bosch, veut croire que "le diesel a un avenir" et sans interdictions urbaines.
Pour redresser la qualité de l'air, le gouvernement parie de son côté sur des mesures aux effets moins immédiats, comme la mise en place d'un fonds pour aider les villes à développer leur réseau de transports publics ou encore leur flotte de véhicules électriques.