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L'attaquant Thomas Müller, le gardien de but Manuel Neuer et le milieu ou défenseur Joshua Kimmich célèbrent leur victoire contre Schalke 04 (1-0) en quart de finale de la Coupe d'Allemagne le 3 mars à Gelsenkirchen. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les risques inhérents aux infections, le très contraignant protocole sanitaire, et la mauvaise humeur des supporters "ultras" opposés au huis clos passent provisoirement au second plan, même si le consultant vedette du diffuseur Sky, l'ancien international Dietmar Hamann, a bien résumé la situation en parlant "d'une danse sur le fil du rasoir".
Toujours prompt à flatter l'orgueil national, le grand quotidien populaire Bild annonce en titre : "Voici comment le monde fête notre Bundesliga !"
Et de citer plusieurs vedettes du football qui se sont exprimées sur les réseaux sociaux.
"Ils le disent, ils le font. Merci la Bundesliga !", écrit le fantasque Zlatan Ibrahimovic, actuellement sous contrat avec l'AC Milan. Samedi 16 mai, le champion du monde Kylian Mbappé avait fait savoir qu'il suivait les rencontres.
"Premier bilan après 90 minutes : c'était étrange sans supporters, comme prévu", note pour sa part l'international allemand de Manchester City Ilkay Gündogan, "mais ça fait tout de même plaisir de revoir enfin du football après aussi longtemps".
D'autres, comme Radamel Falcao (Galatasaray), se demandent aussi si les mesures sanitaires imposées au foot allemand ne vont pas trop loin : "Y a-t-il vraiment de bonnes raisons pour ne pas autoriser les embrassades après les buts ?", s'interroge le Colombien.
"Wunderbar"
Un ballon desinfecté, en raison de la pandémie de coronavirus lors du match de championnat d'Allemagne Leipzig - Fribourg le 16 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la presse internationale, c'est aussi l'enthousiasme d'un retour à la vie "normale" qui domine. "Wunderbar" ("merveilleux"), titre en allemand le journal britannique Mirror on Sunday. À Paris, le quotidien l'Équipe consacre six pages à la Bundesliga, et donne la parole à Bixente Lizarazu : "Les Allemands se sont mis en ordre de marche très vite pendant que nous, nous étions encore en train de discuter", note l'ancienne star du Bayern.
Le retour au combat du terrain n'a pourtant pas été facile pour tout le monde après deux mois de confinement, où de nouveaux réflexes ont été acquis dans la vie quotidienne.
Avec une pointe d'humour, le directeur sportif de Francfort, Fredi Bobic, a commenté les deux buts que son équipe a encaissé dans les sept premières minutes contre Mönchengladbach (défaite 3-1) : "Nous étions dans les premières minutes encore dans l'état d'esprit coronavirus, et nous avons respecté les règles de distanciation sociale. C'est juste bête qu'on l'ait fait dans notre surface de réparation !".
Dimanche 17 mai, ce sont les vedettes du Bayern Munich qui vont devoir prouver qu'elles se sont bien remises en mode compétition.
En quête d'un huitième titre consécutif en Bundesliga, le club bavarois veut reprendre à Berlin sa marche triomphale, qui, avant l'interruption, s'est matérialisée par quinze victoires en seize matches, toutes compétitions confondues.
"Caractère"
"Tout repart à zéro, et nous espérons qu'à la fin nous aurons plus de points que nos adversaires", a déclaré l'entraîneur Hansi Flick, prudent devant les nouvelles conditions de jeu qui vont rendre le Championnat "différent, c'est certain".
Le Bayern devra vite s'y faire, car il ne dispose que d'une petite avance sur son dauphin Dortmund, revenu à un point après son large succès contre Schalke (4-0) samedi 16 mai. À moins de dix jours du "Klassiker" (le 26 mai), un faux-pas pourrait déjà lui coûter très cher.
L'attaquant polonais du Bayern Munich Robert Lewandowski avec un masque après un entraînement le 13 mai. |
Les Munichois ont tiré profit de la trêve pour retrouver leur buteur en chef Robert Lewandowski, rétabli d'une blessure à un tibia. Le Polonais reste dans les temps pour battre son record personnel de buts sur une saison de Championnat (30), à cinq unités de son total actuel (25). Les feux follets Serge Gnabry et Kingsley Coman sont également en pleine forme, selon le club.
Mais le talent n'est pas une garantie pour le titre, prévient Flick. "Nos qualités footballistiques seules ne vont pas suffire. Nous devrons montrer du caractère et aller dans les duels. Si on se contente de faire du beau football, on ne va pas gagner nos neuf derniers matches !", prévient-il.