>> Alibaba investit dans la réalité augmentée, avec une vue sur le métavers
>> Alibaba va faire de Hong Kong son autre marché principal de cotation
>> Alibaba investira plus de 100 millions d'USD dans PT Smartfren Telecom
Les bureaux d'Alibaba à Pékin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis fin 2020, les autorités se montrent intransigeantes contre certaines pratiques des géants du numérique, auparavant largement tolérées, en matière de collecte de données personnelles et de concurrence.
Pékin a ainsi multiplié les coups contre les puissantes entreprises de l'internet, empêchées de lever de l'argent à l'international ou mises à l'amende pour abus de position dominante.
Ces mesures ont fait perdre au secteur des milliards de dollars de capitalisation boursière. Longtemps considéré en Chine comme un modèle de réussite, Alibaba avait été le premier à subir la vindicte des pouvoirs publics. L'économie du pays est par ailleurs minée par les restrictions anti-COVID qui pénalisent lourdement la consommation.
Dans ce contexte, Alibaba a fait état jeudi de 20,5 milliards de yuans (2,7 Mds d'euros) de pertes au deuxième trimestre de son exercice décalé. En revanche, son chiffre d'affaires est en hausse de 3% sur un an, à 207,1 milliards de yuans (27,9 Mds d'euros) pour la période juillet-septembre. Pour la première fois dans l'histoire d'Alibaba, il n'avait pas du tout progressé au trimestre précédent.
Consommation atone
La Chine affronte depuis plusieurs mois un regain épidémique de COVID-19 qui touche à des degrés divers plusieurs endroits du pays. Les restrictions sanitaires et l'incertitude qui les accompagne sont un frein à la consommation. La faiblesse des dépenses des ménages pèse lourdement sur les entreprises de commerce en ligne, habituées jusque-là à une croissance exponentielle avec la banalisation des achats sur internet.
Résultat, Alibaba s'est fait plus discret qu'à l'accoutumée pour sa "Fête des célibataires", qui donne lieu à des soldes monstres en ligne. Le groupe n'a ainsi communiqué aucun chiffre de ventes de cet événement qui a pris fin le 11 novembre.
Pendant des années, ces soldes étaient accompagnées d'une intense campagne médiatique de la part d'Alibaba, avec écran géant montrant en direct, l'évolution du montant des transactions réalisées sur ses plateformes. Dans un contexte économique morose, Alibaba a fait état d'une baisse de 1% sur un an de ses ventes en Chine sur son exercice décalé. A l'international, en revanche, ses ventes ont progressé de 4% sur un an.
Profil bas
Le groupe, dans le collimateur des autorités depuis 2020, fait désormais profil bas. Cette année-là, Pékin avait stoppé une gigantesque entrée en Bourse à Hong Kong de sa filiale de paiement Ant Group, 48 heures avant l'événement.
L'opération, alors présentée comme la plus grosse levée de fonds de tous les temps, aurait dû rapporter 27,4 milliards d'euros. Le mois suivant, Alibaba était visé par une enquête pour entrave à la concurrence.
Le groupe fondé par le charismatique Jack Ma, a depuis été condamné à une amende de 2,3 milliards d'euros. Et le milliardaire, en retrait d'Alibaba, limite ses interventions publiques. Signe des difficultés, le groupe de Hangzhou (Est de la Chine) s'est séparé de près de 15.000 salariés, selon un comparatif de ses effectifs avec le même trimestre de l'an dernier.
Les mauvaises performances du champion du e-commerce sont loin d'être un cas isolé en Chine dans le monde de la tech. Mercredi 16 novembre, le géant de l'internet et des jeux vidéo Tencent a annoncé un nouveau repli de son chiffre d'affaires trimestriel.
AFP/VNA/CVN