>> Cinq cents millions de personnes se dirigent vers l'extrême pauvreté dans le monde
>> À Lào Cai, les périlla de Ta Phin pour sortir de la pauvreté
>> La formation, clé pour la réduction de la pauvreté et le développement durable
 |
| Séance de formation aux moyens de subsistance organisée pour les Khmers du hameau de Thoi Hoa B, district de Co Do, ville de Cân Tho. |
| Photo : VNA/CVN |
À la mi-septembre 2023, un cours de formation aux moyens de subsistance a été organisé pour les Khmers du hameau de Thoi Hoa B, district de Co Do, ville de Cân Tho, situé dans le delta du Mékong. Cette initiative a été mise en œuvre par le Comité du Front de la Patrie de la ville de Cân Tho en collaboration avec la Fondation Friedrich-Naumann pour la Liberté (FNF).
Transformer les déchets en produits bio
Au cours de cette formation, les femmes ont été encadrées par Trinh Thi Hông, fondatrice de la compagnie Minh Hông Biotech, sur la façon d’utiliser des matières organiques disponibles localement, telles que la jacinthe d’eau et les déchets végétaux, afin de créer des bioproduits ménagers (liquide vaisselle, lessive…). En plus d’être pratiquement gratuits, ces produits sont sans danger pour la santé des utilisateurs.
Selon Mme Hông, sa formule de base implique la combinaison de 3 kg de déchets organiques avec 10 l d’eau propre et 300 gr de sucre. Ensuite, cette mixture est laissée à fermenter dans un récipient en plastique scellé, permettant la production de 5 l de bioproduit destiné au nettoyage.
Ces produits, comme le liquide vaisselle, la lessive, le nettoyant pour sols, le shampooing et le savon, sont entièrement élaborés à partir de déchets organiques tels que légumes, fruits et matières végétales. Cela contribue de manière significative à la protection de l’environnement. De plus, une fois utilisées pour le ménage, et comme elles ne contiennent aucun produits chimiques, les eaux usées peuvent être réutilisées pour l’irrigation, améliorant ainsi la fertilité des sols.
“Initialement, les résidents peuvent fabriquer ces produits à usage domestique et éventuellement fournir des matières premières aux entreprises productrices. En plus de garantir la sécurité des produits, il faut répondre aux préférences des consommateurs en utilisant d’autres ingrédients pour le parfum, le pouvoir moussant, la concentration, etc., tout en préservant la sécurité des clients et de l’environnement”, partage Mme Hông. Elle ajoute également que sa localité a créé une coopérative regroupant des dizaines de membres. À l’avenir, cette coopérative pourra chercher des débouchés pour les produits fabriqués par les habitants locaux.
Après avoir reçu 3 kg de déchets organiques, tels que de la jacinthe d’eau et des écorces de pomelo, accompagnés des outils nécessaires pour les transformer en bioproduits à l’issue de la formation, Thach Thi Đâm, cheffe de l’Association des femmes du hameau de Thoi Hoa 2, dans le bourg de Co Do, exprime sa satisfaction. Auparavant, elle se retrouvait souvent avec un surplus de divers légumes à la maison, qui finissaient inévitablement par être jetés. Désormais, grâce à cette méthode, elle peut les utiliser pour fabriquer des détergents, réduisant ainsi les coûts tout en bénéficiant des avantages de produits utiles.
Nguyên Ngoc Thâm, cheffe adjointe du Comité de mobilisation des masses du Comité du Parti du district de Co Do, considère la méthode employée par Trinh Thi Hông, qui transforme les déchets organiques en produits ménagers, comme étant à la fois pratique et efficace. De plus, les sous-produits résultant de la fermentation peuvent être mélangés à d’autres ingrédients pour créer des engrais organiques bénéfiques pour les plantes.
En tant qu’ancienne présidente de l’Association des femmes du district de Co Do, elle a toujours eu à cœur d’aider les membres de l’Association, en particulier les femmes khmères, à sortir de la pauvreté. En 2020, elle a pris l’initiative de créer la Coopérative de villages de métiers de Co Do, comptant 38 membres. Cette dernière a joué un rôle actif dans la création de produits artisanaux utilisant la jacinthe d’eau.
Jusqu’à présent, les membres de la coopérative ont en moyenne gagné entre 3 et 5 millions de dôngs par mois, améliorant ainsi leurs conditions de vie, leur permettant d’acquérir des appareils électroménagers tout en préservant leur identité culturelle.
Avec ce nouveau modèle, Mme Thâm espère que, dans un avenir proche, les habitants bénéficieront de meilleures conditions de vie, tout en garantissant la sécurité environnementale.
Améliorer la qualité de vie
 |
| Une femme khmère prenant un bioproduit fabriqué à base de déchets organiques. |
| Photo : VNA/CVN |
Selon Nguyên Trung Nhân, président du Front de la Patrie vietnamienne de Cân Tho, en raison d’une économie principalement axée sur une agriculture à petite échelle sans commercialisation significative, les moyens de subsistance de la population ne sont pas vraiment sûrs. De plus, les possibilités d’accès aux services sociaux sont également limitées.
M. Nhân souligne la nécessité pour les autorités de mettre en œuvre diverses solutions efficaces afin de réduire durablement la pauvreté multidimensionnelle et d’aider les gens à améliorer leur qualité de vie.
Pham Hùng Tiên, directeur adjoint de la FNF au Vietnam, souligne que bon nombre des causes profondes de la pauvreté multidimensionnelle découlent du manque de moyens de subsistance durables. En tant que sponsor, la FNF Vietnam introduira des modèles de moyens de subsistance visant à améliorer et augmenter les revenus de la population locale.
À son avis, les modèles de subsistance doivent être adaptés aux caractéristiques de chaque région. Bien que les ressources soient limitées, une coordination et une collaboration efficaces entre les scientifiques et les autorités peuvent aider à trouver des modèles appropriés.
En 2023 et pour les années à venir, le FNF collaborera avec le Comité du Front de la Patrie municipal et les organisations locales pour perfectionner des modèles de subsistance destinés aux personnes défavorisées du delta du Mékong, en mettant un accent particulier sur la communauté khmère.
Leur objectif est de réduire le nombre de ménages pauvres et quasi pauvres en créant des sources de revenus stables et durables, notamment pour les individus vulnérables, en particulier les femmes qui demeurent souvent dans leur région et disposent de peu d’information.
Huong Linh/CVN
