Aide humanitaire : l'ONU lance un appel pour 46,4 milliards de dollars en 2024

Conflits, urgences climatiques, effondrements économiques... les perspectives sont "sombres" pour 2024, préviennent lundi 11 décembre les Nations unies qui lancent un appel pour 46,4 milliards d'USD afin de venir en aide à 180,5 millions de personnes dans le monde.

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Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, le 15 novembre à Genève.  
Photo : AFP/VNA/CVN

Sans un financement suffisant, "les gens le paieront de leur vie", a averti l'ONU.

Si les yeux sont actuellement braqués sur la guerre dans la bande de Gaza, l'ONU rappelle que le Moyen-Orient, le Soudan et l'Afghanistan ont aussi bénéficié d'importantes opérations d'aide internationale.

Toutefois, l'ampleur de l'appel annuel et le nombre de bénéficiaires que l'ONU cherche à aider ont été revus à la baisse par rapport à 2023, en raison de la diminution des dons.

"Les humanitaires sauvent des vies, luttent contre la faim, protègent des enfants, repoussent les épidémies, et fournissent des abris et installations sanitaires dans les situations les plus inhumaines", a déclaré le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, dans un communiqué.

"Mais le soutien nécessaire de la communauté internationale n'est pas à la hauteur des besoins", a-t-il déploré.

Les Nations unies avaient lancé un appel pour 2023 à hauteur de 56,7 milliards d'USD, mais elle n'en a reçu que 35%, soit le pire déficit de financement depuis des années. Les agences de l'ONU ont apporté assistance et protection à 128 millions de personnes.

Et 2023 est en passe de devenir la première année, depuis 2010, lors de laquelle les dons pour l'aide humanitaire ont diminué par rapport à l'année précédente.

Aussi, pour 2024, l'ONU a décidé de réviser à la baisse son appel aux dons, choisissant de se concentrer sur les besoins les plus urgents.

72 pays

En lançant l'appel de fonds pour 2024, M. Griffiths a reconnu que la somme demandée restait "massive" et serait probablement difficile à rassembler, dans la mesure où de nombreux pays donateurs traversent des difficultés économiques.

Mais "sans le financement adéquat, nous ne pourrons apporter une assistance vitale. Et si nous ne pouvons apporter cette assistance, les gens le paieront de leur vie", a-t-il averti.

Un camp de personnes déplacées dans le Nord-Est de la Syrie, le 13 juillet.  
Photo : AFP/VNA/CVN

L'appel aux dons vise à financer des opérations dans 72 pays : 26 États en crise et 46 pays voisins qui en subissent les répercutions, comme l'afflux de réfugiés.

Il s'agit en premier lieu de la Syrie (4,4 milliards d'USD), suivie de l'Ukraine (3,1 milliards) l'Afghanistan (3 milliards), l'Éthiopie (2,9 milliards), et le Yémen (2,8 milliards).

Il pourrait y avoir près de 300 millions de personnes dans le besoin dans le monde en 2024, selon M. Griffiths. Mais les Nations unies ne concentreront leurs efforts que sur 180,5 millions d'entre elles, les autres pouvant aussi obtenir l'assistance d'ONG et autres organisations ainsi que des pays eux-mêmes.

Les victimes du climat

La première zone géographique concernée par cet appel de fonds est le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (13,9 milliards).

Mais M. Griffiths a également attiré l'attention sur les besoins au Myanmar, en Ukraine qui traverse un "hiver désespéré" avec la perspective d'une intensification du conflit, et au Soudan qui, selon lui, n'obtient pas l'attention qu'il mériterait de la part des capitales occidentales.

Des enfants déplacés se réchauffent autour d'un feu dans la province de Hérat, le 6 décembre 2022 en Afghanistan.  
Photo : AFP/VNA/CVN

Concernant le Venezuela, le responsable onusien a dit espérer que le dialogue politique permettra de débloquer les avoirs gelés et constituera un "très bon exemple de dialogue menant à des récompenses sociales".

Les besoins liés aux effets du changement climatique sont également de plus en plus importants.

"Il ne fait aucun doute que le climat entre en concurrence avec les conflits en tant que moteur des besoins", constate-t-il.

"Le climat déplace plus d'enfants maintenant que les conflits. Il n'en a jamais été autant ainsi par le passé".

AFP/VNA/CVN

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