>> Le Conseil de sécurité met fin à la mission politique de l'ONU au Soudan
>> Plus de 12.000 morts depuis le début du conflit au Soudan
Des réfugiés soudanais arrivent au Tchad début 2023 à la suite d'une flambée de violence au Darfour, au Soudan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Camerounaise Clementine Nkweta-Salami, coordonnatrice de l'action humanitaire au Soudan, décrit dans un entretien une "situation catastrophique après huit mois de conflit". "Environ sept millions de personnes ont été déplacées, ce qui constitue le plus important déplacement au monde", rappelle Mme Nkweta-Salami.
L'ONU recense dans un nouveau bilan 12.000 morts, ajoute-t-elle, un chiffre sûrement très sous-estimé tant des pans entiers du pays sont coupés du monde. Malgré l'ampleur de la crise, poursuit-elle, il faut "composer avec des ressources limitées" car l'ONU a besoin d'"environ 2,6 milliards d'USD et n'en a reçu jusqu'ici que 38,6%".
"À un moment, même si nous trouvons des accès, nous n'aurons plus les ressources", prévient-elle. Jan Egeland, patron du Norwegian Refugee Council, l'ONG internationale la plus en pointe sur l'aide au Soudan, partage le même constat. "Je n'ai jamais vu, après des années de travail humanitaire, une méga-catastrophe aussi horrible et captant aussi peu d'attention et de ressources", dit-il.
Les Soudanais "pris sous les feux croisés, les violences ethniques et les bombardements" vivent "leurs pires heures et nous ne sommes pas là", ajoute-t-il. "Nous n'arrivons pas à dégager pour les Soudanais ne serait-ce qu'une fraction des ressources que nous avons reçues pour tous les méga-désastres récents".
Pour le moment, "environ 24,7 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire", soit plus d'un Soudanais sur deux, rappelle Mme Nkweta-Salami. "Jusqu'ici, nous n'avons pu accéder qu'à quatre millions de personnes et notre objectif est d'en atteindre 18 millions" qui ont besoin d'aide pour "la santé, l'eau, l'hygiène, la nourriture", détaille-t-elle.
L'ONU se félicite notamment d'avoir pu lancer une opération d'aide depuis le Tchad à plusieurs États du Darfour, où l'ONU soupçonne un "génocide", et tente désormais d'accéder aux États du Kordofan, une autre région où les combats sont intenses.
APS/VNA/CVN