Afrique du Sud : un millier de mineurs coincés sous terre à cause d'une panne

Les opérations de secours se poursuivaient tard jeudi soir 1er février dans une mine d'Afrique du Sud pour tenter de remonter au plus vite un millier de mineurs, apparemment tous sains et saufs, bloqués depuis vingt-quatre heures sous terre faute d'électricité.

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Image prise le 1er février 2018 de la mine de Theunissen, en Afrique du Sud, où un millier de mineurs sont bloqués dans une galerie depuis 24h.
Photo : AFP/VNA/CVN

La panne, consécutive à un violent orage, a provoqué l'arrêt des ascenseurs et empêché dans la matinée la remontée de l'équipe de nuit de la mine de Beatrix, près de la ville de Welkom (Centre), propriété de la compagnie Sibanye Gold.

"Nous avons encore 955 employés au fond", a déclaré jeudi soir 1er février à l'AFP son porte-parole, James Wellsted.

"Ils sont regroupés dans une zone sûre où la ventilation fonctionne. Nous leur fournissons de l'eau et de la nourriture", a poursuivi M. Wellsted, "pour l'instant tout le monde va bien".

La région de Welkom a été frappée tard mercredi soir 31 janvier par un violent orage qui a provoqué la chute de plusieurs pylônes électriques et coupé les deux lignes qui alimentent la mine.

Les techniciens de la compagnie nationale d'électricité Eskom sont parvenus à en rétablir une quelques heures après, permettant ainsi de remettre en service un ascenseur et de remonter à la surface 272 employés, selon M. Wellsted.

Mais leurs efforts se sont jusque-là avérés vains pour rétablir le courant au puits numéro 3, au fond duquel restaient coincés 955 de leurs collègues.

Maintenues à distance par les agents de sécurité de la mine, une dizaine de familles de mineurs patientaient nerveusement devant le puits, éclairé par de puissants projecteurs, dans l'attente de nouvelles de leurs proches.

"Je n'ai plus de nouvelles de lui depuis 21h hier soir (31 janvier)" a confié sous couvert de l'anonymat à l'AFP une femme de mineur. "Normalement il m'appelle vers 5h00 mais ce matin son chef m'a appelé pour me dire que la mine était privée de courant", a-t-elle ajouté, "ça commence à être long (...) mon Dieu j'espère qu'il va pouvoir sortir cette nuit".

"Nous sommes optimistes, ils nous disent qu'ils vont bien", a lâché Innocentia, l'épouse d'un autre mineur.

Les générateurs de secours mis en place par la mine n'ont pas encore permis de relancer l'ascenseur du puits 3 à cause d'un problème de "logiciel", a indiqué le représentant de la compagnie Sibanye Gold.

"Négligence"

"Les opérations de secours vont se poursuivre tout au long de la nuit", a poursuivi M. Wellsted.

La profondeur à laquelle les mineurs étaient bloqués restait à préciser. Les galeries les plus basses de la mine de Beatrix descendent jusqu'à 1.000 m sous la surface.

Sitôt connu, cet incident a relancé la controverse sur la sécurité de l'industrie minière.

La principale centrale syndicale du pays, la Cosatu, a pour sa part demandé "une enquête" et exigé que la compagnie soit "tenue responsable pour négligence".

"Les grands groupes multinationaux comme Sibanye-Stillwater font très peu pour empêcher les accidents alors qu'ils devraient être les premiers à développer une culture de la sécurité", a regretté le Syndicat national des mineurs (NUM).

"Pourquoi sont-ils encore coincés alors que ces entreprises gagnent tant d'argent ?", s'est interrogé une jeune militant du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, Siyabonga Sikade, présent auprès des familles des mineurs. "Quels sont leurs plans d'urgence ?", a-t-il renchéri auprès de l'AFP, "ils faut que ces gens rendent des comptes".

Les accidents miniers sont fréquents en Afrique du Sud, qui possède les mines les plus profondes au monde. En 2015, 77 personnes y sont mortes, selon la Chambre sud-africaine des mines.

En août dernier, 5 mineurs sont morts dans une mine d'or proche de Johannesburg, ensevelis par l'effondrement d'une galerie.

Pendant des décennies, l'extraction minière, particulièrement de l'or, a porté à bout de bras la croissance de l'économie sud-africaine. Sa production a toutefois récemment chuté à cause de l'épuisement de ses réserves.

AFP/VNA/CVN

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