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Un avion américain de transport militaire C-17 à l'aéroport international Hamid Karzai, le 28 août à Kaboul. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Accompagnant le retrait historique, le président Joe Biden, des coups de feu vainqueurs ont éclaté à Kaboul, les talibans célébrant leur prise de contrôle de l'aéroport de la capitale afghane. "Nous avons écrit l'Histoire", s'est félicité un responsable taliban, une fois parties les dernières forces américaines au terme de deux semaines d'opérations d'évacuations précipitées, voire chaotiques.
"Le dernier avion (de transport militaire) C-17 a décollé de l'aéroport de Kaboul le 30 août" à 19h29 GMT, juste avant minuit à Kaboul, a déclaré à Washington le général Kenneth McKenzie, qui dirige le Commandement central américain dont dépend l'Afghanistan. Le retrait militaire américain s'est donc achevé 24 heures avant la fin de la journée du 31 août, date butoir fixée par le président Biden, qui doit s'adresser mardi 31 août à ses concitoyens.
"Si les évacuations militaires sont terminées, la mission diplomatique continue pour s'assurer que davantage de ressortissants américains et d'Afghans éligibles voulant partir, le puissent", a ajouté le général McKenzie. Le Pentagone a reconnu lundi 30 août n'avoir pas pu faire sortir d'Afghanistan autant de personnes que voulu. De vives critiques de l'opposition républicaine ont suivi l'annonce de cet échec.
De 100 à 200 Américains seraient encore en Afghanistan, selon M. Blinken, qui a annoncé un transfert à Doha, au Qatar, des activités diplomatiques et consulaires de l’ambassade des États-Unis à Kaboul.
L’armée américaine a par ailleurs indiqué avoir détruit des aéronefs, des véhicules blindés et un système de défense anti-missiles avant de quitter l’aéroport de Kaboul.
Depuis le 14 août, sur une période de 18 jours, les avions des États-Unis et de leurs alliés ont évacué plus de 123.000 civils de l’aéroport international Hamid Karzai, selon le Pentagone.
Le général Kenneth McKenzie s'exprime lors d'un point presse au Pentagone, à Washington, le 30 août. Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces opérations risquées ont été endeuillées jeudi 26 août par un attentat-suicide, revendiqué par l’État islamique au Khorasan (EI-K), qui a fait plus d’une centaine de morts, dont les 13 militaires américains.
L’urgence dans laquelle s’est opéré le retrait américain - ainsi que le rapatriement des diplomates et des ressortissants de nombreux pays - s’explique par le fait que les talibans ont pris de court l’Occident dans une offensive éclair pour reprendre possession de l’Afghanistan.
Le gouvernement central et l’armée régulière de ce pays, instable depuis des décennies, se sont effondrés en une dizaine de jours. Kaboul est tombée le 15 août. Washington a admis ne pas avoir anticipé cette débâcle.
Octobre 2001-août 2021
Les forces américaines étaient entrées en Afghanistan le 7 octobre 2001 pour chasser du pouvoir les talibans, en raison de leur refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, après les attentats du 11 septembre. Même si l’objectif de supprimer Ben Laden a été réalisé le 2 mai 2011, elles sont restées, notamment pour former une armée afghane finalement mise en déroute.
Mi-août, la victoire des talibans et la fuite du pays du président Ashraf Ghani avaient provoqué la panique à Kaboul. Des milliers d’Afghans avaient envahi le tarmac de l’aéroport de Kaboul pour fuir, certains s’agrippant follement à des avions militaires en train de décoller, pour tomber dans le vide quelques minutes plus tard.
Le retour des islamistes au pouvoir a obligé les Occidentaux à évacuer aussi les Afghans susceptibles de subir des représailles, notamment pour avoir travaillé pour les forces étrangères.
L’armée américaine, qui a dit avoir déjoué dimanche 29 août un attentat à la voiture piégée et contré lundi 30 août des tirs de roquettes sur l’aéroport de Kaboul, est restée très discrète sur la fin du retrait, par souci de sécurité. Le dernier appareil américain a décollé en pleine nuit, loin des caméras.
Le président Biden avait dû, pour ces évacuations, renvoyer des milliers de soldats dans la capitale afghane.
AFP/VNA/CVN