>>Afghanistan: la campagne des législatives s'ouvre dans un climat de doute et de violence
>>Le président afghan cible de roquettes: pas de blessés
Un des blessés dans l'attentat v |
Photo: AFP/VNA/CVN |
L'attentat est le premier depuis le début de la campagne officielle vendredi dernier 28 septembre. Mais les préparatifs de ces élections ont eux-mêmes été ensanglantés par plusieurs attaques ces derniers mois.
Le groupe État islamique (EI) a revendiqué cet attentat, selon le centre de surveillance des groupes islamistes et extrémistes (SITE), basé aux États-Unis, qui se réfère à un communiqué de l'organisation. L'EI a déjà affirmé avoir perpétré la plupart des attaques suicides récentes dans ce pays.
Le kamikaze a déclenché sa charge parmi les participants à une réunion organisée par le candidat Abdul Nasir Mohmmand dans le district de Kama de la province de Nangarhar (Est), a indiqué le porte-parole du gouverneur local Ataullah Khogyani. Le bilan est de 13 morts et 43 blessés selon lui.
Abdul Nasir Mohmmand est "vivant", a ajouté M. Khogyani, sans toutefois préciser s'il avait été blessé. Le directeur des services de santé de la province, Najibullah Kamawal, a de son côté fait état de 14 tués.
Sayed Humayun, qui accompagnait son cousin blessé dans l'un des hôpitaux de la capitale provinciale Jalalabad, a indiqué que de nombreuses personnes étaient présentes dans la salle au moment de la déflagration. "J'ai entendu une forte explosion", a-t-il déclaré.
"Pendant un moment je n'ai rien pu voir, j'ai cru être devenu aveugle. Mais après j'ai vu que j'étais entouré de corps et de gens couverts de sang", a-t-il poursuivi. "La deuxième session venait de commencer et nous écoutions le candidat. Tout d'un coup, j'ai entendu un grand bruit dans le milieu de la salle. J'ai tenté de fuir mais je n'ai pas pu car j'étais gravement blessé à une jambe", a témoigné un autre homme, Siraj ur Rehman, rencontré par l'AFP à l'hôpital.
La déflagration a fait s'effondrer le toit du bâtiment. "Il y a encore des gens coincés sous les débris", a affirmé un autre participant au meeting, Malik Zeerak. La campagne pour les élections législatives du 20 octobre a été lancée vendredi dernier dans un climat de crainte et de doute. Le scrutin, longtemps retardé, aurait initialement dû se tenir il y a trois ans.
Plusieurs centres d'enregistrement sur les listes électorales ont également été attaqués, notamment à Kaboul où un attentat a tué une soixantaine de personnes le 22 avril. Pour la première fois, 54.000 membres des forces de sécurité afghanes seront chargés d'organiser la protection des 5.000 bureaux de vote. Pour des raisons de sécurité, 2.000 autres bureaux n'ouvriront pas.
La mission de l'Otan se tiendra pour sa part volontairement en retrait des préparatifs de sécurisation des bureaux de vote, laissés aux forces afghanes. Les talibans et le groupe État islamique ont fait savoir qu'ils entendaient mener des attaques pour perturber le processus électoral.
Plus de 2.500 candidats sont en lice pour le vote du 20 octobre, au cours duquel la chambre basse du Parlement afghan sera entièrement renouvelée. Le scrutin est également perçu comme une répétition générale avant l'élection présidentielle prévue en avril prochain.