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Dans un article publié le 13 août dans L’Humanité, Alain Ruscio, président du Centre d’information et de documentation sur le Vietnam contemporain (CID), a rappelé le parcours de cette militante qui, de son vivant, avait exprimé son admiration pour la lutte pour l’indépendance du Vietnam et soutenu vigoureusement le Vietnam dans cette cause.
Françoise Direr, une grande amie du peuple vietnamien. |
Photo : CID/CVN |
L’article écrit notamment : C’est dans les années 1960 que, pour la première fois, Françoise Direr s’intéressera à cette cause. Militante communiste, elle avait commencé à faire un travail - bénévole, comme tout au long de sa vie - de classement de documents et de coupures de presse à la section économique du PCF (Parti communiste français). Très tôt, elle s’était intéressée au Vietnam, alors divisé en deux, en proie aux prémices de l’intervention américaine, qui devait causer tant de malheurs au peuple de ce pays.
C’est ensuite tout naturellement qu’elle figura, avec d’autres amis très chers, eux aussi disparus, Charles Fourniau, Raymond Aubrac, Alice Kahn, à la fondation de l’Association d’amitié franco-vietnamienne - AAFV (1962), dont elle sera un élément moteur vingt années durant, suivant en particulier les questions économiques.
En 1984, un noyau de dirigeants de cette AAFV, constatant la pauvreté de la documentation sur le Vietnam dont disposait le public français, décida de fonder une nouvelle association, totalement indépendante, le CID. Françoise Direr était toute désignée pour le diriger. Avant même cette création, elle avait en effet accumulé une documentation conséquente, pour l’AAFV et à titre personnel.
Comment ne pas rappeler ici que, durant toute la durée de la phase américaine de la guerre, donc pendant plus de dix ans, elle découpa, annota, classa, chaque jour deux ou trois quotidiens, chaque semaine autant d’hebdomadaires, des revues, tant en langue française qu’anglaise ? L’étape suivante fut la prise de contact avec les autorités vietnamiennes. C’est Raymond Aubrac qui se chargea d’exposer ce projet au Premier ministre d’alors, Pham Van Dông, un proche compagnon d’armes de Hô Chi Minh. Dès lors, des ordres furent donnés à la Bibliothèque nationale de Hanoi, et un flux, qui ne s’est jamais interrompu, d’ouvrages en langue vietnamienne est parvenu au CID. Enfin, elle prit des contacts avec les éditeurs français pour obtenir gracieusement - car le CID n’a jamais été riche - des ouvrages portant sur ce pays.
De 1984 aux années 2000, Françoise, avec ses amies, elles aussi infatigables et compétentes, la regrettée Janine Toroni et Ginette Gauvin, a porté à bout de bras ce centre, en faisant un lieu sans doute unique au monde de documentation sur le Vietnam, hors les frontières de ce pays.
Une grande amie du Vietnam
«Aucun de ceux qui ont travaillé avec Françoise Direr ne pourra oublier son sérieux, sa régularité, sa conscience professionnelle - car le classement était devenu sa seconde profession. Son exigence également à son propre égard, mais aussi à celui de ses collègues. Depuis quelques années, atteinte par le grand âge, elle avait quitté Paris et renoncé à diriger son cher CID. Notre équipe, qui avait remplacé Françoise, Janine et Ginette, a tenté de reprendre le flambeau, de s’inspirer de son expérience. Malgré les difficultés, nous continuons et continuerons à le faire, fidèles à l’esprit qui a toujours animé Françoise, notre amie», a souligné Alain Ruscio.
À la nouvelle du décès de Françoise Direr, au nom de l’ambassade du Vietnam en France, l’ambassadeur Nguyên Ngoc Son a exprimé ses sentiments profondément attristés. Dans sa lettre de condoléances adressée à la famille de Françoise Direr, il a écrit : «Étant militante communiste, membre actif de l’Association d’amitié franco-vietnamienne (AAFV) et fondatrice du Centre d’information et de documentation sur le Vietnam contemporain (CID), Françoise reste pour toujours une chère et une grande amie du Vietnam. Ses actions de solidarité avec le Vietnam ont beaucoup contribué à l’œuvre révolutionnaire du Vietnam tout comme au renforcement des relations d’amitié entre nos deux peuples».
Bích Hà/CVN