"Le train palestinien est désormais en route pour New York", a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat lors de l'ouverture le 3 août soir d'une réunion du comité de suivi arabe à Doha sur la démarche palestinienne à l'ONU.
M. Erakat a minimisé les récentes informations selon lesquelles le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu serait désormais disposé à reprendre les négociations de paix sur la base des lignes de 1967, comme y a appelé solennellement le président américain Barack Obama en mai.
"Ce sont des fuites du cabinet de Netanyahu, que nous considérons comme une manœuvre et une simple opération de relations publiques", a-t-il déclaré.
Un responsable israélien a suggéré le 2 août qu'Israël était prêt à engager les pourparlers sur cette base, après s'y être catégoriquement opposé, moyennant certaines conditions.
"L'idée, c'est que les Palestiniens renoncent à leur projet d'agir unilatéralement à l'ONU", avait-il expliqué, faisant état d'efforts pour "élaborer un cadre permettant de reprendre les discussions", engagés depuis plusieurs semaines par Washington avec le soutien du Quartette sur le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU).
Mais la direction palestinienne aurait beaucoup à perdre face à l'opinion en renonçant in extremis à ce projet dans lequel elle s'est beaucoup investie, selon experts et responsables.
"Ce serait un coup dur", relève l'analyste palestinien Hani al-Masri.
Selon lui, "Israël craint l'initiative des Palestiniens, car il redoute que l'ONU ne leur offre ce qu'il refuse de leur donner par la voie des négociations".
L'ouverture prêtée à M. Netanyahu "a pour seul but de torpiller le projet palestinien d'aller à l'ONU", estime Ahmad Majdalani, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), très sceptique sur la volonté du Premier ministre israélien de revenir à la table des négociations.
M. Netanyahu est récemment intervenu pour annuler une rencontre prévue entre le chef de l'Etat israélien Shimon Peres et le président palestinien Mahmoud Abbas, qui devait précisément être consacrée à la relance du processus de paix, rappelle-t-il.
M. Abbas répète depuis des mois que sa décision de porter devant l'ONU la demande d'adhésion d'un État sur les lignes de 1967, soit la totalité de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza, n'est "pas une manœuvre" mais un moyen de reprendre les négociations sur de meilleures bases.
"Il serait erroné de penser qu'en se rendant à l'ONU, les Palestiniens cherchent seulement à marquer des points pour améliorer leur position dans des pourparlers", a prévenu M. Majdalani.
Brièvement relancées en septembre 2010 sous l'égide de Washington, les négociations israélo-palestiniennes sont enlisées depuis dix mois.
AFP/VNA/CVN