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Donald Trump à Washington DC, le 21 mai. |
"Est-ce que (l'offre de l'UE) sera suffisante? Franchement, je ne suis pas sûre", a prévenu la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström mardi 22 mai à l'issue de la réunion ministérielle à Bruxelles.
Les 28 chefs d'État et de gouvernement européens se sont mis d'accord la semaine passée lors d'un sommet à Sofia sur ce qu'ils sont prêts à mettre sur la table pour échapper aux taxes douanières de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium, annoncées en mars par Donald Trump et dont l'UE n'est provisoirement exemptée que jusqu'au 1er juin.
Eux qui excluaient de négocier "avec un pistolet sur la tempe" se disent désormais prêts à discuter, en cas d'exemption définitive, d'un accord commercial "restreint" avec les États-Unis et à ouvrir leur marché au gaz naturel américain.
Contre-mesures
Cette proposition, élaborée après des semaines d'échanges entre Mme Malmström et son homologue américain Wilbur Ross, vise à mettre fin au risque croissant de guerre commerciale avec les États-Unis, d'autant plus grand que la Chine vient de son côté de s'entendre avec Washington pour suspendre l'augmentation de leurs droits de douane respectifs.
"Nos arguments pour la négociation, c'est de donner aux États-Unis des incitations pour nous exempter" mais "on n'a pas de raison d'être optimistes", a résumé une source diplomatique.
Aucun ministre ne s'est risqué mercredi à anticiper la réaction de Donald Trump, à qui reviendra la décision finale sur une éventuelle exemption de l'UE, qui a déjà bénéficié de deux sursis temporaires.
"Nous devons nous préparer à différents scénarios", en particulier celui où les taxes américaines seraient définitivement appliquées à l'UE, a affirmé Mme Malmström.
Dans ce cas, Bruxelles a préparé des contre-mesures sur une liste de produits américains emblématiques, comme le beurre de cacahuète, les jeans ou le bourbon, qui pourraient être mises en place en toute légalité à compter du 20 juin.
"Nous sommes des alliés mais nous ne sommes pas des vassaux. Il y a aujourd'hui un moment de vérité pour l'UE", a insisté le secrétaire d'État français aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.
"Nous pouvons, nous devons commercer où nous voulons, quand nous voulons, avec qui nous voulons", a-t-il plaidé.
AFP/VNA/CVN