Pêche
Accord sur les quotas 2024 dans l'UE, baisse des captures de lieu jaune

Les États de l'UE ont approuvé mardi 12 décembre les quotas de pêche 2024 dans leurs eaux ainsi que, pour la première fois, des quotas pluriannuels pour certains stocks, notamment le lieu jaune, population menacée dont les captures sont nettement réduites.

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Des bateaux de pêche au port du Guilvinec, dans le Finistère (France), le 14 mars 2022.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après deux jours et une nuit d'intenses pourparlers, les ministres chargés de la pêche ont arrêté les "totaux admissibles de captures" par espèces qui s'appliqueront à partir du 1er janvier aux pêcheurs européens dans l'Atlantique, la mer du Nord, en Méditerranée et mer Noire.

"Cet accord contribuera à maintenir les stocks à des niveaux durables, tout en protégeant les moyens de subsistance des flottes de pêche", a déclaré le ministre espagnol Luis Planas, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, saluant "un bon équilibre".

Les États ont adopté des quotas couvrant non seulement 2024 mais également 2025 voire 2026 pour dix stocks (lieu jaune, cabillaud...) dans l'Atlantique et la mer du Nord, après le feu vert du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM), organe scientifique de référence.

Inédits, ces quotas pluriannuels visent "à apporter aux entreprises de pêche un degré accru de prévisibilité", a observé M. Planas.

Dans l'Atlantique et la mer du Nord, les taux de captures ont été relevés pour plusieurs stocks en amélioration - merlu, plie (au large du Danemark), baudroie...-, mais fortement réduits pour des populations fragilisées: merlan dans le golfe de Gascogne, plie dans les eaux ibériques, langoustine dans les eaux portugaises...

Surtout, les quotas fixés prévoient pour l'an prochain une baisse drastique des captures de lieus jaunes, de 53% à 66% par rapport à 2023, selon les zones.

Face à l'effondrement de la population de ce poisson en Manche et Mer Celtique, le CIEM préconisait un moratoire total, une perspective qui alarmait de nombreux petits pêcheurs français, alors que les quotas sur cette espèce étaient restés inchangés cette année.

La Méditerranée occidentale, minée par une surpêche endémique très au-delà des recommandations scientifiques, a de nouveau fait l'objet de tractations difficiles, alors qu'un plan de gestion 2020-2025 prévoit des réductions drastiques pour atteindre une gestion durable.

Les États ont approuvé une réduction de 9,5% de l'effort de pêche des chalutiers dans cette région, en maintenant un mécanisme de compensation leur allouant des jours supplémentaires de pêche.

Les ministres européens ont également entériné les quotas de pêche négociés la semaine dernière entre l'UE et le Royaume-Uni pour leurs eaux partagées.

L'ONG Oceana a salué "un nombre plus important de quotas fixés en conformité aux avis scientifiques", mais déploré que 13% d'entre eux soient encore supérieurs aux limites durables recommandées.

Elle a en particulier dénoncé "le feu vert à une surpêche irresponsable d'espèces sensibles comme le cabillaud du Cattégat et l'anguille, en danger critique d'extinction".

AFP/VNA/CVN

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