Accord proche pour un sauvetage de la compagnie Lufthansa

Le gouvernement allemand et Lufthansa sont très proches d'un accord visant à sauver le premier groupe européen de transport aérien, plombé par l'impact du nouveau coronavirus, a annoncé mercredi soir 20 mai la chancelière Angela Merkel.

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L'État allemand compte apporter 9 milliards d'euros pour soutenir la compagnie Lufthansa
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le gouvernement mène de manière intense des discussions avec l'entreprise et la Commission européenne, une décision est attendue sous peu", a déclaré Mme Merkel lors d'une conférence de presse à Berlin à propos de ce plan pour la compagnie, également présente via des filiales en Suisse, Belgique et Autriche. Un accord pourrait être officialisé dès jeudi 21 mai, après approbation du plan par la compagnie.

L'État allemand compte apporter 9 milliards d'euros pour soutenir la compagnie, qui emploie près de 140.000 salariés dans le monde et dont les avions sont presque complètement cloués au sol, affirment le quotidien économique Handelsblatt et l'hebdomadaire Der Spiegel. Selon les détails donnés par le Handelsblatt, l'État compte notamment prendre une participation de 20% au capital et ainsi détenir des parts de la compagnie pour la première fois depuis sa privatisation totale en 1997.

Il doit aussi détenir une obligation convertible lui permettant d'augmenter sa part au capital de 5% plus une action supplémentaire, afin d'atteindre une minorité de blocage. Objectif, selon le Handelsblatt: empêcher toute tentative d'OPA hostile à un moment où la compagnie est fragilisée financièrement. Elle ne vaut plus qu'environ 4 milliards d'euros en Bourse actuellement.

Tensions politiques

Ce montage en deux temps est le résultat d'un difficile compromis politique trouvé au sein de la coalition gouvernementale d'Angela Merkel, entre conservateurs et sociaux-démocrates, ainsi qu'avec la compagnie. Les sociaux-démocrates du SPD demandaient une minorité de blocage d'emblée, et donc une nationalisation partielle, afin d'avoir leur mot à dire sur les décisions du groupe.

"L'État n'est pas l'idiot de service qui se borne à verser l'argent et n'a ensuite plus voix au chapitre", disait récemment un des responsable du parti social-démocrate (SPD), Carsten Schneider, au quotidien Die Welt. Les conservateurs de la chancelière, soutenus par Lufthansa, ont refusé, d'où le seuil de départ fixé à 20%.

Le président du parti conservateur CSU, Markus Söder, s'est ainsi dit "extraordinairement sceptique à l'égard de ce modèle de quasi-étatisation" de Lufthansa sur le modèle de la compagnie nationale des chemins de fer. Dans le cadre du compromis final, l'État devrait disposer de deux sièges au conseil de surveillance. Mais ils seront occupés par des professionnels du monde de l'entreprise, comme dans le modèle Airbus, et non par des responsables politiques ou des hauts fonctionnaires, indique le Handelsblatt.

Par ailleurs, la filiale autrichienne de Lufthansa, Austrian Airlines, a indiqué mercredi avoir trouvé un accord avec son personnel navigant sur des réductions de salaire et une réduction du temps de travail, susceptible de permettre une reprise des vols en juin, selon l'agence APA. La plupart des compagnies aériennes européennes ont appelé les pouvoirs publics à la rescousse face à la pandémie. L'État français va ainsi aider la compagnie Air France à hauteur de 7 milliards d'euros.


AFP/VNA/CVN

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