>>Le PM demande d’accélérer le décaissement des investissements publics d’ici 2020
>>Priorité à l’investissement dans les projets clés
Selon le ministère des Finances, le dégagement des fonds d’investissement provenant du budget de l’État au cours des dix premiers mois de 2019 est estimé à près de 214.000 milliards de dôngs. Une somme qui représente seulement la moitié du plan fixé par l’Assemblée nationale et le Premier ministre. Ce décaissement est toujours inférieur à celui de la même période de 2018. Un rythme très lent a été observé dans les projets utilisant les fonds provenant de l’aide publique au développement et de l’émission des obligations gouvernementales. Le plus inquiétant, ce sont les 29 ministères, secteurs et 15 localités qui ont déploré un rythme de décaissement inférieur à la moyenne nationale (54%) ; dont 15 ministères, secteurs et une localité qui ont constaté un taux en dessous de 40%.
Le décaissement tardif des investissements publics ralentit la croissance. |
Photo : Minh Tri/VNA/CVN |
Selon Vu Dai Thang, vice-ministre du Plan et de l’Investissement, il reste plus de 35.000 milliards de dôngs d’investissements publics qui n’ont pas encore été attribués, alors que ce dégagement aurait dû être achevé en mai 2019. La raison ? “Un certain nombre de projets proposés par des ministères, secteurs et localités ne disposent pas suffisamment de procédures d’investissement prescrites par la loi, ni de bases juridiques suffisantes pour être mis en œuvre”, explique Trân Quôc Phuong, un cadre du ministère du Plan et de l’Investissement. Un faible décaissement a de nombreuses conséquences, affectant la croissance économique. Selon le gouvernement, la lenteur du décaissement des investissements publics est due à des facteurs subjectifs, notamment des lacunes et des faiblesses dans la gestion, l’administration et la mise en place. En particulier, la coordination et la direction au sein d’un certain nombre de ministères, de branches et de localités n’ont pas été proactives et rigoureuses. Le rôle et les responsabilités des dirigeants n’ont pas été réévalués.
Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a donc demandé à tous les acteurs de porter une attention particulière à la résolution de cette problématique. Il a souligné que le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale avait fortement affecté le Vietnam. Tandis que la pression inflationniste persiste, les ministères, secteurs et localités doivent rester vigilants face aux tensions politiques dans le monde, aux changements imprévisibles du prix du pétrole, à l’augmentation du coût de l’électricité et du salaire de base.
Planifier les investissements publics
à moyen terme
Dans une directive promulguée fin juillet, le chef du gouvernement a demandé de planifier les investissements publics à moyen terme pour la période 2021-2025. Le capital d’investissement pour le développement provenant du budget de l’État ne sera pas accordé aux programmes et projets ne relevant pas du domaine de l’investissement public. C’est ce qui ressort du texte adressé aux ministères et organes équivalents, à ceux dépendant du gouvernement, aux Comités populaires des villes et provinces sous l’autorité centrale.
Toujours selon cette directive, ce fonds continuera d’être réservé en priorité aux régions montagneuses, à celles peuplées de minorités ethniques et aux régions exposées aux catastrophes naturelles. Ce plan doit viser à mettre en œuvre les objectifs et orientations de développement socio-économique prévus dans les stratégies et plans de développement, se conformer au plan financier quinquennal national, s’assurer que ce capital est utilisé selon les principes et critères approuvés par les autorités compétentes. L’investissement public occupe une place importante dans le développement socio-économique du Vietnam. Ces dernières années, le pays l’a restructuré en profondeur pour maintenir durablement la croissance économique. Il applique depuis le 1er janvier 2015 la Loi sur l’investissement public. Les ministères, services et localités ont depuis l’obligation de se conformer au plan d’investissement public à moyen terme.
L’Assemblée nationale a publié la Résolution N°26 relative à ce sujet pour la période 2016-2020. Ce dernier, qui prévoit une trésorerie à moyen terme et non plus annuelle, a permis d’améliorer considérablement la gestion, l’affectation et le suivi des ressources financières nationales au développement. Depuis son application, les contrôles concernant l’utilisation des fonds publics ont été renforcés et l’équilibre financier garanti. En trois ans de restructuration, les investissements publics ont été ramenés à 34,5% des investissements totaux de la société.
Le pont Nhât Tân à Hanoï. |
Réformer pour mieux se développer
Les investissements publics se basent sur trois ressources principales : le budget de l’État, les emprunts provenant d’obligations gouvernementales et ceux à l’étranger. Ces dernières années, le déficit budgétaire s’est creusé en raison d’investissements publics éparpillés et peu efficaces. La conséquence est un envol de la dette publique, l’une des principales menaces pour la stabilité économique du pays. Aussi faut-il mettre en œuvre vigoureusement et efficacement une restructuration complète de cet investissement qui est le pilier fondamental de la restructuration économique car il touche aux institutions essentielles de l’économie. Ce travail indispensable permettra d’améliorer la compétitivité et le développement national.
Les textes juridiques tels que la directive 1792 du gouvernement en 2011 et la Loi sur l’investissement public en 2015 permettent de renforcer la gestion des investissements provenant du budget de l’État et des obligations gouvernementales. Cependant, la répartition et l’utilisation de ces ressources financières ne sont pas satisfaisantes. Les besoins d’investissement des ministères, branches et localités sont toujours plus grands que les capacités financières du gouvernement. La répartition du budget devrait ainsi s’effectuer par ordre de priorité. Les investissements publics doivent tenir compte des conditions de chaque région, de chaque filière et de chaque secteur. Les localités qui ne peuvent pas attirer les investissements privés pour développer les infrastructures socio-économiques doivent aussi être aidées. Il faut enfin accorder la priorité à l’agriculture et privilégier l’éducation et la formation, la santé, les sciences et technologies, le développement des ressources humaines... Autant d’éments déterminants pour le développement national.