À Paris, la mode virtuelle cherche un nouveau langage à l'époque du COVID

Sans l'effervescence des défilés pour la première fois de son histoire mais avec de hautes ambitions artistiques : la mode à Paris cherche un nouveau langage, bravant avec créativité la dépression post-COVID.

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Une mannequin se prépare avant la captation en images d'une création de Xuân-Thu Nguyên pour la maison Xuân, dans le cadre de la Fashion week automne-hiver 2020/21 à Paris.

Dior a opté pour une collection de robes miniatures qui pourrait voyager dans une malle à la rencontre des clientes bloquées chez elles, loin de la capitale de la mode. Celle-ci a été présentée dans une mise en scène onirique de Matteo Garrone, réalisateur de "Dogman" et "Gomorra" qui ont été récompensés à Cannes.

"Le processus de la création de cette collection a été complexe. Quand on l'a commencée, il était clair que le vrai show ne pourrait pas avoir lieu. Il a fallu un projet extrêmement dense, très créatif", a déclaré la créatrice des collections femme de Dior Maria Grazia Chiuri.

"Le langage digital, ce n'est pas quelque chose qui m'appartient, c'est générationnel. Je n'étais pas prête à affronter un langage très technologique. Je voulais que l'artisanat, le fait main soient visibles dans ce film, des aspects qui m'appartiennent culturellement".

Confection de la collection Dior haute couture à Paris, le 4 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

La collection inspirée par des femmes artistes surréalistes est réduite à 36 looks de 40 cm que peut contenir une malle en forme du bâtiment situé 30 avenue Montaigne, siège historique de Dior à Paris, avec des sandales et bibis à voile minuscules.

"Du théâtre au cinéma"

Cette expérience au temps du COVID renvoie au Théâtre de la mode, ce spectacle itinérant à base de poupées présentant le savoir-faire français en matière de mode pendant la Seconde guerre mondiale.

Une mannequin, quatre couleurs inspirant celles des couchers du soleil sur les toits de Paris: dans la vidéo du couturier italien Maurizio Galante, les séquences sont tournées au ralenti. Le défilé est "une belle chose", mais un film l'est aussi : "C'est comme le théâtre et le cinéma avec leurs langages complètement différents". "Le confinement, c'était pour moi le moment d'une grande réflexion et de nettoyage du système mode où il se passe parfois trop de choses", confie le créateur. Pour lui, la mode en ligne est "une grande opportunité pour faire passer des messages à un public qui sera concentré sur les images plutôt que de regarder qui est assis au premier rang", celui réservé aux célébrités. "Cela me plaît de travailler dans le calme, raconter un concept", ajoute-t-il. Pouvant toucher "des millions de personnes" avec ce film dans le monde entier, le designer italien a tenu à les convier dans son atelier parisien.


AFP/VNA/CVN

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