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La pyramide du Louvre, qui marque l'entrée du musée du même nom, le 23 juin à Paris. |
C'est une reprise dans l'impatience, l'appréhension et l'espoir pour la direction et les personnels du grand musée qui a perdu plus de 40 millions d'euros de recettes durant le confinement et se voit privé des foules habituelles de touristes américains, chinois, coréens, japonais, brésiliens...
75% du public du musée est habituellement formé d'étrangers. Mais pour l'instant seuls les Européens des pays proches pourront commencer à revenir, sans doute au compte-goutte au début.
Le musée n'avait jamais fermé si longtemps depuis la deuxième Guerre mondiale. La direction s'attend à trois années difficiles, sachant que le total des billets vendus en 2020 sera très loin du record de plus de dix millions atteint en 2018.
Les premiers visiteurs pourront entrer à partir de 09h00 dans le musée. Tout le dispositif a été longuement étudié pour éviter tout incident sanitaire. Mais les équipes logistiques se montrent confiantes car les lieux sont très spacieux.
L'accès devant la Pyramide est prévu sur trois files, chaque visiteur devant avoir apporté son masque: il y aura ceux qui viendront pour leur rendez-vous horodaté qu'ils auront réservé sur internet depuis le 15 juin, ceux qui arriveront à l'avance pour un horaire ultérieur réservé, et, enfin, ceux qui viendront, sait-on jamais, dans l'espoir de trouver des places.
La Joconde, la Victoire de Samothrace, la Liberté guidant le peuple, le Radeau de la méduse, la Vénus de Milo, les bijoux de la Couronne et autres merveilles... Les salles les plus fréquentées seront ouvertes de même que celles abritant des collections très populaires auprès du public de la région parisienne comme les Antiquités de l’Égypte, de la Grèce et de Rome.
Certaines collections - environ 30% - ne seront pas accessibles dans les premières semaines et mois, comme la sculpture française du Moyen-âge et de la Renaissance ou les arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.
Il restera cependant encore beaucoup à voir : un visiteur intrépide pourrait théoriquement au pas de course voir plus de 30.000 œuvres en parcourant une surface de 45.000 m².
Mais les jauges ont un avantage: il sera plus agréable de se promener dans les enfilades de salles, sans l'affluence habituelle et les innombrables selfies.
Sans retour en arrière
Sous la grande verrière de la pyramide de Ieoh Ming Pei, le brouhaha et l'aimable cohue ne seront pas au rendez-vous. Les vestiaires resteront fermés. De même que les distributeurs automatiques. Inutiles d'apporter manteaux, casques de moto ou bagages.
Un fléchage en bleu indiquera les sens des parcours, qui seront obligatoires en cas d'affluence, et sans possibilité de retour en arrière. Des marquages au sol sont prévus, notamment devant la Joconde pour éviter les attroupements.
Un nouvel audioguide Nintendo pourra être loué à partir du 15 juillet. Disponible en 9 langues, il proposera des contenus innovants pour mieux faire comprendre l'histoire des salles et des collections avec leurs mystères et leurs anecdotes.
Seule exposition temporaire : dans la Petite Galerie, Figure d’artiste, qui était là avant le confinement, a été prolongée. Réduite, très didactique et agréable, elle présente une sélection de certaines plus belles peintures, notamment des portraits dont s'enorgueillit le Louvre, de Rembrandt à Dürer, de Delacroix à Vigée-Lebrun.
La saison qui devait être consacrée aux génies de la Renaissance au printemps, après le succès du blockbuster Léonard de Vinci, a été reportée. Il faudra attendre octobre pour ses deux grandes expositions, Le Corps et l’âme. De Donatello à Michel-Ange et Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande.
Soucieux de la situation difficile des guides-conférenciers indépendants, le musée a choisi d’accepter les groupes de 25 personnes maximum, qui devront être équipés de casques et de micros. Et il mènera diverses actions de médiation auprès des familles et des jeunes publics.
AFP/VNA/CVN