À Hanoi aussi, on joue à philosopher

Deux fois par mois, à Hanoi, des amateurs du hasard se réunissent au café Manzi pour se découvrir sous un autre angle, avec le «jeu du Phenix», crée par le philosophe et écrivain français Vincent Cespedes.

Il s’agit en fait d’un passe-temps pas tout à fait comme les autres. Pas de gagnant, pas de perdant. «Ce jeu permet de mieux se connaître et de mieux connaître les autres. C’est un bon moyen de briser la glace, et d’en apprendre rapidement beaucoup sur celui qui est en face. Il permet d’envisager sa vie différemment, sous une facette qu’on avait même pas imaginé possible», nous commente Vincent Cespesdes, qui l’a mis sur pied en 2011.

Le philosophe Vincent Cespedes, de passage à Hanoi pour présenter son jeu.

Concrètement, la boîte ne se compose que d’un plateau, de 26 cartes et d’un manuel d’informations de 128 pages. Il peut se jouer à deux ou plusieurs, ou même tout seul. La règle est simple, on pose une question sur notre vie, sur l’existence en général, ou sur tout sujet qui nous intéresse. Et on tire ensuite six cartes pour nous donner des éléments de réponse. Il ne s’agit pas là de lire l’avenir, ou de compter sur une force divinatoire ou mystique. Bien au contraire. Le jeu a vocation à compter sur le hasard.
«Rouvrir le bouquet des possibles»
Les 26 éléments qui y sont représentés sont divers, et peuvent, suivant le sens dans lesquels on les prend, avoir des interprétations opposées : le jardin représente un environnement protecteur, où l’on prend soin de quelque chose, mais le jardin fou devient étouffant car trop contrôlé ; la rose symbolise la séduction de l’éphémère, elle se fane vite et peut piquer, mais la rose folle symbolise la passion.
On peut alors tirer une carte à laquelle on n’avait pas pensé, qui «rouvre le bouquet des possibles», selon l’expression de Vincent Cespedes. «Ce jeu permet de libérer la parole et philosopher sans jamais avoir pris un cours. Les Vietnamiens jouent mieux que les Français car ils sont décomplexés. Ils se laissent aller sans se poser des questions. Dans l’Hexagone, dès qu’il s’agit de cartes, on est très critique et on a parfois du mal à sortir de ça».
Et Luong Thi Hà Giang - qui a mis en place ces rencontres bimensuelles au Vietnam – d’ajouter : «Les Vietnamiens ont l’habitude de +s’amuser+ avec ce qui parle de l’avenir. Ils aiment bien le côté un peu mystérieux du jeu et son côté communicatif».
La prochaine aura lieu ce 4 mai au café Manzi au 14, rue Phan Huy Ich, arrondissement de Ba Dinh, à Hanoi. Les habitants du pays qui souhaite se procurer le jeu peuvent venir à l’un des ces rendez-vous et demander à Giang.

Texte et photo : Éloïse Levesque/CVN

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