À 2 km de la nationale 91, au pied du pont Thom Rom, arrondissement de Thôt Nôt de la ville de Cân Tho, le gîte écologique Le Lotus du Mékong vient d’être classé parmi les «100 destinations les plus impressionnantes du Vietnam» par la Fédération nationale des associations de l’UNESCO. Une fierté pour Serge Cabanel, artiste-peintre français, et sa femme vietnamienne Kim Liên, et une distinction qui vient récompenser leurs efforts de préserver les charmes du delta du Mékong tout en en faisant profiter des visiteurs francophones.
«Nos clients, nous les appelons +nos visiteurs+. Pas comme les touristes qui viennent voir telle ou telle localité sur un laps de temps donné. Ici, les visiteurs viennent pour comprendre la culture et vivre au quotidien la vie des habitants locaux», confie Serge Cabanel. C’est ce qui distingue Le Lotus du Mékong des sites de tourisme de masse.
Expériences et découvertes
Quatre logements et une petite maison sont entourés d’une végétation abondante dans un parc de 3.000 m² agencé à la manière d’un hameau. Ici, il est possible de vivre une expérience unique : grandes terrasses couvertes sur pilotis, un petit pont privé pour l’île aux oies où se trouve l’observatoire proposant une vue superbe sur les rizières, et bien sûr des hamacs pour se reposer... Le tout est entouré d’eau avec des jacinthes et des lotus tigrés par-ci par-là, les plantes typiques du delta du Mékong.
Dans le parc, il y a une grande variété de verdure et de fruits pour donner une idée de la richesse du delta. «En faire le tour en détail vous prendra de nombreuses heures !», précise Serge Cabanel. Pour les amateurs d’orchidées et de bonsaïs, il y a aussi ce qu’il faut. Et c’est sûr, le patron est toujours à la disposition de ses visiteurs pour toute explication : «Par exemple : savez-vous qu’après avoir récolté un régime de bananes, on doit couper le bananier ?», dit-il en esquissant un sourire.
Serge Cabanel et sa femme Kim Liên sont fiers de leur «petit coin de paradis». |
Les visiteurs se sentent vite familiers des lieux. Il faut dire que tout a été fait pour qu’ils ne soient pas pris au dépourvu : «Nous ne leur cachons rien : les moustiques, un grand verger chez nous, des chambres simples, pas de climatiseur ni téléviseur, des repas préparés par mes soins, pas de serviteurs d’hôtel...», confie Kim Liên. Et d’expliquer que la réservation de chambre est effectuée quelques semaines voire quelques mois avant leur arrivée : «Nous gardons la communication par e-mails, nos clients ont donc du temps pour bien étudier et se préparer».
Le Lotus du Mékong n’accueille que des visiteurs francophones, et au maximum 13 personnes à la fois, de crainte que trop de monde puisse détruire l’espace distinctif du gîte écologique. «Avant de laisser seuls nos visiteurs, nous faisons en premier temps des balades à moto et en bateau, où je suis leur accompagnateur. C’est lors de ces balades que je leurs explique la vie dans le delta ainsi que la culture du Sud du Vietnam», raconte Serge Cabanel.
Après avoir fait au moins deux excursions avec le propriétaire du Lotus du Mékong, les visiteurs qui y restent longtemps peuvent par la suite se promener seuls dans la région. «Je leur ai expliqué comment se comporter correctement et respecter la culture et la vie des Vietnamiens. C’est très important pour protéger la vie authentique de notre village», souligne-t-il. Un produit touristique original qui séduit celles et ceux qui aspirent à découvrir la vraie vie du Sud-Ouest du Vietnam, avec des habitants souriants et ouverts. Beaucoup sont revenus à plusieurs reprises, pour vivre à chaque fois de nouvelles expériences. Leurs portraits sont affichés sur un mur avec tout le respect du patron. Ils deviennent familiers pour les villageois, fréquentent les magasins et cafés alentour, font des balades à vélo, à moto ou en canot, font des achats sur les marchés flottants. En résumé, la vie est belle !
Une seconde Patrie
Le patron Serge Cabanel est toujours prêt à partager avec les voyageurs francophones ses connaissances et expériences. «J’adore cette terre avec ses canaux, sa végétation, sa température idéale. J’adore la culture vietnamienne, j’ai beaucoup étudié l’histoire, les religions et la culture du pays», confie-t-il.
Une balade à moto où tous les visiteurs suivent Serge Cabanel et des chauffeurs vietnamiens |
Pour lui, Cân Tho est devenue sa terre d’adoption, sa seconde Patrie. «Ici, j’ai ma famille. Je me suis installé définitivement dans le Sud du Vietnam en 2007. Mon objectif, c’est de partager la passion que j’ai pour le delta du Mékong, de faire aimer à mes visiteurs occidentaux cette région et ses habitants», souligne Serge Cabanel. «Je n’exagère pas quand je leur dis qu’ils ne regarderont plus la vie de la même façon à leur retour, parce que ce n’est pas du tourisme exotique que je leur propose, c’est une autre approche des vacances : un bonheur simple, sans hypocrisie et sans matérialisme».
Symbole d’un attachement et de l’amour qu’il a désormais pour le Vietnam, il n’hésite pas à jouer le rôle d’ambassadeur auprès de tous ceux qui gardent encore des «idées erronées» sur le pays. Quand il les rencontre, il n’hésite pas à partager ses regards et son vécu. Il veut qu’ils en aient une vue plus objective.
La passion, les connaissances et les expériences du propriétaire des lieux ont permis de forger l’authenticité de ce «petit coin de paradis», comme le couple le dénomme si bien.
Ngoc Lam/CVN