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Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, le 19 juillet à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Dans trois mois, j'irai à Tirana pour pouvoir faire le point des mesures qui ont été mises en œuvre. Il sera essentiel d'obtenir des résultats concrets et une baisse significative de l'immigration de notre territoire (...) Je suis confiant", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, à l'issue d'une réunion avec le ministre des Affaires étrangères albanais Ditmir Bushati, place Beauvau.
"Nous voulons réaffirmer notre volonté de mettre fin à ce phénomène", a assuré M. Bushati, lors d'un point-presse.
En Europe, l'Hexagone est concerné au premier chef par l'immigration albanaise puisqu'environ 75% des demandes d'asile des ressortissants de ce petit pays des Balkans se font aujourd'hui en France, comme l'a rappelé M. Collomb la semaine dernière devant l'Assemblée nationale.
En 2016, l'Albanie a été le premier pays d'origine des demandeurs d'asile en France, avec 7.432 dossiers (mineurs compris), soit un doublement sur un an, selon l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Les premiers mois de 2017 ne laissent pas entrevoir une inflexion du phénomène puisque 3.110 demandes d'asile de ressortissants albanais ont été recensées de janvier à avril, selon des données de l'Intérieur.
Selon l'entourage du ministre de l'Intérieur, le plan qui n'a pas fait l'objet d'une communication détaillée, comporte une vingtaine de mesures "qui vont dans le bon sens".
Il est notamment censé renforcer les contrôles au départ, permettre une lutte plus efficace à l'encontre de l'émigration des mineurs isolés, une plus grande publicité sur les conditions des retours, la fraude documentaire ou encore une répression plus importante visant les réseaux d'immigration, a expliqué cette même source.
Si le plan ne fixe officiellement aucun objectif chiffré, "il y a eu une sonnette d'alarme activée par la France et un réel engagement de la part de l'Albanie", s'est félicité l'entourage de M. Collomb.
L'Albanie, candidate à intégrer l'Union européenne, est depuis 2013 sur la liste des "pays d'origine sûre" et ses ressortissants n'ont plus besoin de visas pour circuler en Europe depuis 2010.
"Malheureusement, nous constatons depuis 2010 une hausse sensible de l'immigration irrégulière albanaise sur le territoire français et une forte hausse du nombre de demandes d'asile albanaises. Une grande majorité est rejetée car infondée", a commenté M. Collomb.
En 2012, poussée par la France et l'Allemagne, Bruxelles avait menacé plusieurs pays des Balkans, dont l'Albanie, de rétablir les visas pour lutter contre les demandes d'asile abusives.